Une méthode pour construire des jeux plus pédagogiques

À la copaix, on a vu beaucoup de jeux où l’éducation à la paix se résume à un folklore, sans contenu pédagogique.

Or, de même qu’un jeu au folklore bucheron ne forme personne au froissartage, un jeu où on pourchasse les responsables déguisés en “insultes violentes” n’éduque pas à la paix.

 

Pour aider à construire des jeux au vrai contenu éducatif, on voudrait partager la méthode qu’on utilise…

 

Une dynamique que doit insuffler le chef de camp

Lors de l’élaboration de la grille de camp, chaque jeu «folklo 1», «folklo 2» doit se voir assigner une compétence précise à développer chez les enfants.

insultes

Exemple : dans le PP on a écrit «apprendre à respecter l’autre». Pour le jeu foklo 1 on développera la capacité «à savoir dire qu’on n’est pas content sans insulter».

 

 

Un temps pour s’instruire…

Eh ? mais c’est pas si facile… même moi ça m’arrive de regretter d’avoir insulté un proche sous le coup de la colère… 

En effet, pour transmettre une compétence, il faut parfois commencer par l’acquérir soi-même. Lire un livre sur le sujet, faire un stage de formation, regarder un tuto sur youtube…

Tiens, pendant une semaine je vais essayer de faire les exercices du “Manuel de Communication Non-Violente” de Lucy Leu…

 

…et un temps pour concevoir

Voilà enfin la grande question : comment faire de ça un jeu… qui soit sympa ?

Mon conseil : partir de la fin. C’est à dire que pour “marquer des points” il faudra utiliser la compétence ciblée par le jeu.

 

Dans notre exemple, la dernière phase de jeu pourrait prendre la forme d’un grand match d’impro, un concours de baratin ou un procès-théâtre-forum.

 

Ensuite, il faut “remonter” le fil du jeu : les jeunes auront du développer des compétences nouvelles.

 

Dans notre exemple, ils doivent développer de nouvelles habiletés : on croisera un ours qui nous apprendra à hurler “trop c’est trop !”, un stand où on se fabriquera des pancartes portatives “Je suis trop énervé pour te dire à quel point je suis énervé”, on sauvera un bisounours d’une dépression en l’autorisant à arrêter de sourire, chacun remplira sa “besace à mots” de bouts de phrases qui leur auront plu et dont ils aimeraient se souvenir, même dans les situations de tension, pour pouvoir les utiliser…

 

Enfin, il faut donner une structure au jeu.

Quelle sera la taille idéale des équipes ? Quelles interactions entre les joueurs ? Quels rebondissements intermédiaires ? Quelle folklore ? Quel lancement ? Quel clôture ?

 

Je suis convaincu que, une fois les bases “pédagogiques” bien conçues, les idées ne manquent pas qui feront du jeu un vrai moment de plaisir.

 

Résumé de la méthode :

1 – Faire en sorte que la compétence soit une ressource utile pour gagner

2 – Organiser dans le jeu un/des lieux ou des temps pour acquérir ou se perfectionner dans la compétence

3 – Finaliser le jeu en le dotant d’une structure.