Camp scout zéro déchet – Le bilan en chiffres

Avons-nous relevé le défi de réduire de façon significative le poids de nos déchets ? Découvrez-le dans cet article-bilan ! Pour comprendre pourquoi il est important de réduire ses déchets (et surtout pas de s’arrêter au simple tri), vous pouvez consulter notre 1er article.

 


 

Pour rappel, un Parisien moyen envoie par an 403 kg de déchets à la poubelle non-recyclable (appelée ci-après pas-belle), donc à l’incinérateur ou à la décharge (source). Cela fait 7,75 kg par semaine et par personne. Si nous (37 personnes) nous étions comportés comme cela pendant deux semaines (car après tout, la majorité des enfants et des responsables habitent à Paris), nous aurions envoyé 573,5 kg de déchets, soit plus d’une demi-tonne, à l’incinérateur ou la décharge.

Un Parisien moyen envoie chaque année 34.5 kg de déchets au recyclage. Si nous nous étions comportés de cette façon pendant deux semaines, nous aurions envoyé 49 kg de déchets au recyclage.

Pour le verre, c’est chaque année 29.4 kg qui partent au recyclage. Si nous avions le même comportement, nous aurions recyclé 42 kg de verre.

 


 

Cependant, nous avons fait les choses différemment !

Nous avons déjà évité les déchets à la source, pour ne pas avoir à les jeter. Nous avons ensuite séparé les biodéchets des déchets non recyclables pour les composter, et considérablement allégé la pas-belle. Enfin, nous avons bien mieux trié qu’un Parisien moyen. Il y a également de nombreux déchets que l’on ne peut pas produire quand on est en camp scout, et qui font que les poubelles sont forcément plus légères : emballages de nourriture à emporter ou livrée, gobelets jetables pour les boissons chaudes etc… qui font partie de la vie urbaine.

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Notre beau compost


 

Nous avons jeté (envoyé à la décharge ou à l’incinérateur) 20 kg de déchets non recyclables.

Nous avons jeté (envoyé au recyclage) 5.6 kg de papier et carton, 11 kg de flacons/bouteilles plastique et boîtes de conserve (soit 16.6 kg de recyclable bac jaune en équivalent parisien) et 17kg de verre.

Nous n’avons pas pesé le compost mais son poids doit avoisiner les 50 kg voire un peu plus.

Nous avons donc produit 29 fois moins de déchets non recyclables qu’un Parisien moyen, 3 fois moins de déchets recyclables et 2.5 fois moins de verre.

Les chiffres moins élevés pour le recyclage s’expliquent par le mauvais tri fait à Paris (la plupart des déchets de la pas-belle y sont en réalité recyclables ou compostables).


 

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

La malle aux trésors à vrac

Mais alors… Comment avons-nous évité tous ces déchets ?

Tout d’abord : le compost ! Le geste le plus simple sur un camp 🙂

Nous avons élaboré des repas avec des ingrédients disponibles sans emballage. Si vous souhaitez savoir ce que nous avons cuisiné durant le camp, les menus sont en bas de l’article. Pour les courses sèches de céréales (riz, pâtes, millet…), légumineuses (lentilles, haricots secs, pois chiches…), noix et fruits secs, gâteaux secs, chocolat, müsli, bonbons et bien d’autres choses encore comme les tomates séchées ou les chips de banane et même les épices, nous avons acheté en vrac, dans des sachets en tissu réutilisables ou des boîtes à gâteaux ou tupperware. Cela nous a permis d’éviter des emballages plastique et papier.

Les fruits et légumes arrivaient dans des cagettes que nous avons pu réutiliser (et pour celles en carton, ajouter au fumier).

Nous avons pu rendre les bouteilles de jus de pomme (en verre) au producteur pour qu’il les lave et les réutilise (ce qui est bien moins énergivore que de briser le verre et le faire fondre à très haute température pour recréer une nouvelle bouteille).

Le pain nous était livré dans des taies d’oreiller, les brioches et viennoiseries dans des cagettes ou des paniers, ce qui a permis d’économiser du papier (et donc des arbres).

Le lait venait dans des bidons métalliques de 10L que nous avons rendus à la productrice, et nous l’avons conservé dans les bouteilles vides de jus. Les fromages frais, yaourts et la crème fraîche étaient dans des pots consignés (consigne = surplus que l’on paye pour un emballage, et que l’on nous rembourse quand on le rend au vendeur pour être réutilisé). Cela nous a permis de ne pas produire beaucoup, beaucoup de déchets plastiques ! Il s’agit peut-être d’une chose qui est plus facile à la campagne, car il y a peu de producteurs laitiers qui pratiquent la vente directe en zone urbaine. En Mayenne, il y a beaucoup de touristes anglais, habitués aux bouteilles de lait consignés, et certains venaient remplir leurs bouteilles directement chez les propriétaires du lieu de camp.

La viande était emballée dans du papier paraffiné, que nous avions gardé pour allumer le grand feu du dernier soir… qui n’a finalement pas eu lieu pour cause de pluie diluvienne. Ces quelques papiers ont donc rejoint la pas-belle, mais leur poids était bien plus léger que les barquettes en polystyrène du supermarché.

Nous avons fait quelques courses au marché en apportant nos boîtes, pour y mettre des fromages par exemple.

Nous avons choisi du savon et du shampoing solides pour les douches, ainsi que du dentifrice maison, et évité les flacons plastiques.

 


 

Quels déchets avons-nous produits ?

Il y avait surtout des déchets plastiques d’emballage et d’hygiène dans notre pas-belle. Les enfants ont acheté des paquets de bonbons pendant l’explo (nous avions juste interdits ceux à emballage individuel) et des bouteilles plastiques. En poids, ce sont les bocaux et des conserves qui constituent notre principale source de déchets. Nous avons eu beaucoup de carton des colis, du papier-bulle également.

 


 

Quels sont les autres aspects écologiques de notre camp ?

Comme le projet zéro déchet s’inscrivait dans une démarche écologique plus large, intégrée dans le projet éducatif des EEUdF, nous ne nous sommes pas arrêtés à la réduction des déchets. Il aurait été étrange de tenter de réduire ses déchets pour ensuite manger du bœuf ou des fruits exotiques à chaque repas, emmener les enfants faire du karting (bon d’accord on ne l’aurait pas fait quoi qu’il arrive…) ou faire des batailles d’eau. Également, le fait de vouloir réduire ses déchets entraîne presque automatiquement des achats plus écologiques, car les producteurs de nourriture / autres objets sans déchet ont une offre assez écologique.

Nous avons tout d’abord consommé en majorité bio, pour le courses non-périssables en vrac, les produits laitiers, la viande, le jus de pomme et une partie des légumes. Cela a donc un impact positif sur la biodiversité, la qualité de l’eau et des sols… Nos prix de journée (que l’on se fixe par personne et par jour), restaient largement en dessous de notre budget de 7€ (volontairement élevé pour avoir une marge de sécurité). Ce passage au bio est possible si l’on achète peu de produits transformés (ce qui est de toute façon le cas lorsqu’on cherche à réduire ses déchets), et si l’on réduit sa consommation de produits d’origine animale.

Nous avons ensuite mangé une quantité modérée de viande et de poisson. Nous avons proposé aux enfants 8 repas avec de la viande ou du poisson, sur 24 créés par nous-même (cependant, ils se sont lâchés sur le concours de cuisine…). Nous avons pu faire découvrir aux enfants les lentilles, pois chiches, haricots secs… Maîtriser sa consommation de produits animaux, et en choisir de bonne qualité environnementale pour ceux que l’on mange, a un impact positif sur des problèmes tels que le changement climatique, la surpêche (pour en savoir plus : ici et ici) et bien d’autres choses, comme la déforestation, la consommation d’eau…

Nous nous sommes fournis auprès de producteurs et productrices de la région pour les produits frais, ce que nous n’aurions pu faire que partiellement si nous les avions achetés en supermarché. Ainsi, les émissions de gaz à effet de serre liées au transport de nos aliments étaient fortement limitées.

Nous fonctionnons également comme un camp scout normal, et avons donc consommé très peu d’eau, d’électricité, avons utilisé des toilettes sèches

Cependant, nous avions une voiture, et lorsque l’on en a une, on est un peu piégé par sa présence et on finit par l’utiliser beaucoup plus que ce que l’on pensait (ce qui n’est pas non plus agréable pour les responsables qui conduisent à la place de participer aux activités).

En règle générale, ce camp zéro déchet nous a permis de vivre de façon encore plus intense les idéaux d’écologie et de simplicité volontaire prônés par les EEUdF.

 


 

Défi relevé, non ?

On vous donne rendez-vous à la rentrée pour la projection du film !

Juliette


Menus

menus2017-1 menus2017-2

Le dernier jour : viennoiseries / Tomates, sandwich au fromage et au pesto, pêches / Gâteaux secs et prunes

Le repas de secours : raviolis aux légumes et gâteaux secs

Si vous souhaitez recevoir le carnet de recettes du camp, vous pouvez envoyer un mail à juliettemaupas arobase yahoo.fr