Un camp scout zéro déchet, comment ?

Après notre premier article Un camp scout zéro déchet, pourquoi ? , retrouvez les détails pratiques dans cet article.

 

Afin de réduire nos déchets, nous avons choisi de suivre la logique des 3R : Réduire, Réutiliser, Recycler. A ces verbes en R, on peut en ajouter quantités d’autres : Refuser (ce dont on n’a pas besoin, comme les emballages jetables), Remplacer (les objets jetables par des réutilisables), Réparer pour ne pas jeter… et un autre, en C cette fois : Composter, afin de transformer les déchets organiques en terre fertile.

 

Composter est d’ailleurs le premier geste à mettre en place sur un camp scout pour réduire ses déchets, car il ne nécessite aucun matériel, et intervient après l’achat. Les déchets organiques représentent environ 14 à 20% du poids d’une poubelle, et sans compost, ils partent en décharge où ils se décomposent très mal car ils sont enfouis et mêlés à d’autres déchets (voire dégagent des gaz toxiques) ;  ou en incinérateur, où leur combustion demande beaucoup d’énergie car ils sont très riches en eau. Il est très facile de mettre en place un compost, et encore plus lorsque les propriétaires du lieu de camp en ont un. S’il n’y en a pas, on peut convenir ensemble d’un lieu adapté.

Vont au compost : épluchures de fruits et légumes, trognons, thé, marc de café, coquilles d’œuf, rognures d’ongles, cheveux, mouchoirs et essuie-tout (en cellulose, composé végétal)…

 

Se nourrir sans déchets

Dans le domaine de l’alimentation, nous avons choisi de faire nos courses sans emballage (ou presque !). Si vous souhaitez connaître les menus du camp, rendez-vous en bas de l’article. Pour les produits secs comme les céréales, légumineuses, fruits secs, noix et graines, biscuits, muesli et céréales de petit-déjeuner, nous les achetons en vrac, dans un magasin bio ayant une large gamme, dans nos contenants (des sacs à vrac en coton bio, que l’on peut acheter ou des sacs à faire soi-même faire soi-même). Pour d’autres références que n’ont pas les magasins bios, nous ferons nos courses dans une épicerie en vrac (vous pouvez retrouver tous les magasins en vrac de France sur cette carte), comme des liquides, des produits ménagers, des bonbons et autres choses pour le pique-nique ou le cinquième.

Pour les produits frais, nous nous fournirons directement chez le producteur : boulanger, maraîcher, et au marché pour les produits animaux. Au marché, nous apporterons nos contenants (bien propres !) tels que bocaux et boîtes type Tupperware afin de les faire remplir. La plupart des commerces peuvent faire la tare sur leur balance et soustraire le poids des contenants, il suffit bien souvent de demander gentiment pour être servi dans son contenant.

Nous n’avons pas encore trouvé de solution pour le lait du petit-déjeuner: où trouver du lait dans des bouteilles ou contenants consignés ? Les propriétaires du terrain sont éleveurs laitiers, mais ne peuvent pas vendre directement aux consommateurs (hélas !). Nous espérons pouvoir trouver une solution. Cependant, un autre agriculteur de la région nous fournira en jus, et nous pourrons lui rendre les bouteilles en verre afin qu’il les lave et les réutilise.

Nous avons décidé de faire une exception pour les boîtes de conserves et les bocaux, car ils sont recyclables à 100% et à l’infini (à la différence du plastique, et des briques de lait et de jus), bien que leur recyclage demande beaucoup d’énergie – pour fondre le verre ou le métal. Cela nous semblait pertinent dans le cadre d’un camp scout, car il aurait été compliqué de faire confitures, pâte à tartiner, compotes, Mont Blanc (culture culinaire scoute oblige…) nous-mêmes, dans un camp à l’équipement rustique où l’on passe déjà beaucoup de temps en cuisine.

Afin d’impliquer les enfants durant le camp, nous allons organiser un concours de cuisine sur cinq soirs : chaque sizaine composera un menu composé d’ingrédients trouvables sans emballage (respectivement chez le maraîcher, au rayon vrac du magasin bio le plus proche, et au marché) et s’appropriera ainsi la démarche zéro déchet.

 

Nettoyer sans déchet

Dans le domaine de l’hygiène, la tâche s’avère plus aisée et à la portée de n’importe quel camp (cela ne requiert pas de faire ses courses dans un magasin en vrac).

A la place de savon liquide, nous avons choisi du savon de Marseille : le véritable savon n’est produit qu’avec six ingrédients maximum (dont aucun n’est toxique), comporte 72% d’huile, et permet de laver le corps, la vaisselle, et la lessive. On peut même l’utiliser dans du dentifrice, car cela mousse très bien ! Pour le dentifrice justement, un dentifrice fait maison à base d’huile de coco (antibactérienne), savon de Marseille et huile essentielle de menthe poivrée est prévu (mais si les enfants n’y adhèrent pas, il est probable que nous achèterons du dentifrice en tube, car le brossage de dent doit quand même être fait).

L’utilisation du savon en pain nous permettra de diminuer nos déchets liés aux contenants en plastique (le plastique provenant du pétrole et n’étant recyclable qu’une seule fois, il s’agit du déchet que nous souhaitons à tout prix éviter), et nous ferons la même chose pour le shampoing : nous achèterons du shampoing solide, moins répandu que le savon mais néanmoins disponible dans les magasins en vrac, certains magasins de beauté bio, et sur Internet.

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Voici les éponges du camp ! Appelées tawashi, elles ont été “tissées” par les enfants à partir de collants filés.

Pour les produits d’entretien, nous les fabriquerons à base notamment de vinaigre blanc et de bicarbonate de soude, afin d’éviter les emballages et les produits toxiques, ce qui est d’autant plus important que nous allons déverser nos eaux usées directement dans la nature.

 

Témoigner à propos de la démarche zéro déchet

Nous avons comme projet de faire réaliser aux enfants un court-métrage humoristique sur la lutte contre les déchets. Reprenant les codes du folklore (encore tenu top secret), les personnages se battront contre un super-méchant qui puise sa force des déchets… Les enfants seront en charge d’écrire le scénario, de réaliser les costumes (dont certains à base de déchets), de filmer, de jouer les personnages. En les impliquant dans un projet créatif, cela permettra de les faire adhérer encore plus à la démarche zéro déchet.

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Niveau de motivation visé pour ce projet

Nous tiendrons un relevé du poids et de la nature de nos déchets, afin d’identifier plus précisément ce que nous n’arrivons pas à éviter, leur poids, et la part de recyclable / non recyclable dans nos déchets. Nous allons utiliser également des produits qui se trouvaient déjà au local (sel, huile, pq…), qui se retrouveront dans notre bilan.

Durant le camp, les enfants prendront également la parole la plume le clavier pour vous raconter nos réussites et nos ratés dans notre démarche zéro déchet. A très bientôt !

Juliette Maupas

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En route vers le camp zéro déchet !


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