Préparer son camp international
Sommaire
- 1. Connaître la Charte de l'international et le Projet Educatif
- 2. Choisir sa thématique
- 3. International et écologie : prévoir la cohérence du projet
- 4. Pourquoi je pars ?
- 5. Se préparer à l'échange interculturel
- 6. Financements : budget, subventions, récoltes de fonds
- 7. Choisir son partenaire
- 8. Gestion de projet aîné
- 9. Lien avec la comintern
- 10. Timeline d'un projet
- Ressources
Avant toute chose...
1. Connaître la Charte de l’international et le Projet Educatif des EEUdF
Pour construire un projet international dans le cadre des EEUdF, il convient de connaître le contexte dans lequel il va s’inscrire. Notre association suit les axes de son Projet Educatif, qui correspondent aux grands objectifs éducatifs qu’elle se donne pour les activités qui sont réalisées aux EEUdF. Ces objectifs sont à destination de nos membres, qui vivent nos activités. L’international et l’interculturel sont des outils pédagogiques qui peuvent servir TOUS les axes du Projet Éducatif :
- Accompagner vers l’épanouissement et l’autonomie
- Rendre capable d’agir pour transformer la société
- Contribuer au cheminement spirituel
- Éduquer à la rencontre et la solidarité
- Vivre une écologie engagée
Elle détient également une Charte de l’international, rédigée par la commission International, qui pose le cadre que tout projet international doit respecter. Ce cadre comporte notamment 4 principes fondamentaux qui doivent être pris en compte dans toute la construction du projet :
- Le principe d’engagement volontaire
- Le principe de soutenabilité écologique
- Le principe de dialogue, d’échange et de partage (interculturalité)
- Le principe de durabilité.
L’ensemble de ces éléments, comme ceux qui suivent, sont abordés plus en détail lors des formations organisées par la commission international : FOPI et FOGEPI. Le passage par la formation qui vous est adressée est indispensable pour pouvoir partir à l’international, en tant qu’équipe aînée, ou pour diriger un camp à l’international, en tant que directeur.rice de camp.
2. Choisir sa thématique
Choisir la thématique de projet qui va répondre aux valeurs qu’on souhaite porter, pour une équipe aînée, ou choisir ses axes pédagogiques pour une équipe de responsables… cela paraît simple mais ce n’est pas toujours évident de se mettre d’accord sur un axe phare. Pourtant, c’est essentiel pour développer le projet, beaucoup de choses en découlent.
Pour choisir son axe, les Objectifs de développement durable des Nations Unies peuvent être un outil utile pour désigner en équipe un objectif qui vous semble correspondre le plus à une cause que vous souhaitez défendre à travers votre projet.
Si vous êtes une équipe aînée, n’oubliez pas que ce projet est d’abord destiné à vous-mêmes, c’est un projet pédagogique, qui a pour but de vous apprendre et faire vivre des choses et de vous faire grandir, comme tout autre camp. La différence est que cette fois, c’est vous les auteurs et autrices du camp. Dans votre réflexion, ayez bien à l’esprit que l’on n’attend pas de vous que vous sauviez le monde mais que vous construisiez vous-mêmes un projet porteur de sens. Choisir une thématique, c’est donc choisir un sujet que l’on veut défendre ou bien découvrir et approfondir pour mieux le connaître, grâce à ce projet de camp.
3. International et écologie : prévoir la cohérence du projet
Un camp à l’étranger est une aventure unique qui ne doit pas contredire notre ambition écologique (cf. Projet éducatif des EEUdF, axe « Vivre une écologie engagée »). Vous êtes donc invité·e·s à intégrer l’écologie dans toutes les dimensions de votre projet international.
La destination doit servir le projet, et non l’inverse.
La dimension écologique traverse l’ensemble du projet, depuis la recherche du partenaire jusqu’à la restitution du projet après le camp.
Les transports :
- Eviter l’avion est la première chose à faire.
- Penser l’itinéraire comme partie intégrante de l’expérience. Préférer le train, le bus, voire le vélo, et les transports en commun et la marche une fois sur place.
- Pour faire votre itinéraire en train, utilisez le site Mollow, qui a déjà fait une grande partie du travail pour vous !
L’alimentation :
- Opter pour une cuisine locale, végétarienne, de saison et responsable.
- Si vous vous essayez au zéro déchet, référez-vous à Zero Waste France
Le logement :
- Choisir des hébergements éthiques (auberges de jeunesse, campings locaux, éviter AirBnB).
- Pour réserver des auberges de jeunesse à l’étranger : Hostelworld
La consommation sur place :
- Soutenir l’économie locale et éviter les achats inutiles (ex : magasins pour touristes avec souvenirs fabriqués loin, choisir des souvenirs artisanaux plutôt que touristiques).
Le financement :
- S’interroger sur les sources de financement, les partenaires sollicités, et la banque utilisée, privilégier des financements éthiques et responsables.
Le projet et le partenaire :
- La thématique du projet peut elle-même être tournée vers l’écologie, et donc le partenaire aussi.
La restitution :
- Faire vivre le projet au retour, partager l’expérience, sensibiliser autour de soi et choisir des modes de restitution qui restent écologiques.
Le voyage lent : une aventure en soi
Et si le trajet n’était pas juste une parenthèse entre deux destinations ? Penser les transports autrement, c’est aussi se reconnecter aux distances, aux paysages, à l’environnement traversé.
Partir en train, en bus, à vélo ou à pied permet de découvrir les territoires autrement, de faire des haltes utiles au projet, de rencontrer des acteur·ice·s locaux·ales… Cela demande de l’anticipation : le temps de trajet peut être plus long, et le coût parfois plus élevé que l’avion.
Il faut donc intégrer ces éléments dans l’organisation du projet : prévoir quelques jours de transport à l’aller et au retour ; anticiper les coûts de l’itinéraire dans le choix de la destination et dans la recherche de financements.
“On a redéfini le voyage pour que le trajet ne soit pas juste une parenthèse ennuyeuse entre deux destinations. C’est devenu une aventure à part entière” –Mollow
Des outils concrets pour aider à faire des choix
- Le calculateur carbone des EEUdF, pour estimer l’impact de leur projet dès la construction.
- L’activité pour les équipes aînées pour réduire l’impact CO2 du camp
- L’activité pour la branche moyenne pour réduire l’impact CO2 d’un week-end
- La plateforme Mollow, qui propose des itinéraires alternatifs, inspirants, et un calculateur carbone.
- Le guide “41 idées de voyages écologiques à travers l’Europe” publié par Greenpeace, pour trouver des alternatives à l’avion tout en vivant de vraies aventures.
En gros :
- International et écologie sont compatibles à condition d’inclure la réflexion écologique dès la conception du projet.
- Prendre le temps, penser son itinéraire autrement, et agir de manière cohérente.
- Car l’intérêt de l’international ne vaut que s’il s’inscrit dans une démarche responsable, respectueuse des personnes et de l’environnement.
Voyager autrement, c’est redonner du sens à la route, ralentir pour mieux s’imprégner, respecter ce qui nous entoure et faire de chaque étape une rencontre.
4. Pourquoi je pars ?
Avant de boucler vos sacs et de monter dans le premier train, prenez un temps en équipe pour vous poser une question essentielle :
Pourquoi partez-vous ? Pour qui ? Et dans quel but ?
Un camp international, ce n’est pas juste un voyage. C’est un projet de rencontre, de partage, de découverte. Et pour qu’il ait du sens, il faut se poser les bonnes questions.
Il peut être tentant de vouloir “aider” ou “faire le bien”, mais attention à ne pas tomber dans des logiques de volontourisme, de bonne conscience ou de consommation de la différence.
Certaines aides, même bien intentionnées, peuvent faire plus de mal que de bien si elles ne sont pas adaptées au contexte local ou construites en partenariat avec les personnes concernées. Ce n’est pas parce qu’un projet “marque” qu’il est utile. Et ce n’est pas parce qu’un pays est moins riche économiquement qu’il a besoin d’aide. La richesse, ça se définit de bien des façons.
Voici quelques questions à discuter ensemble :
- Est-ce que la destination a été choisie parce qu’elle vous attire… ou parce qu’elle a du sens pour votre projet ?
- Votre aide est-elle réellement utile, souhaitée, construite avec les partenaires locaux
- Le projet laisse-t-il une place à l’échange, à la réciprocité, à des temps pour vivre le dialogue interculturel ?
- Avez-vous réfléchi à l’impact écologique de votre voyage ? Est-ce compatible avec vos engagements ?
- Cherchez-vous à “faire une action” ou à vivre une rencontre ?
Dans cette démarche, l’humilité est essentielle. Ce ne sont pas des “grandes actions” qui rendent un projet fort, mais les liens humains qu’il crée, le regard qu’il transforme, l’ouverture qu’il provoque.
Si vous êtes une équipe aînée, n’oubliez-pas que vous faîtes partie d’une association d’éducation populaire et qu’au fond, c’est vous que ce projet va le plus marquer. L’objectif, c’est qu’il VOUS fasse grandir et prendre conscience du monde dans lequel on vit, en dehors de notre espace quotidien, à travers votre participation à une bonne cause.
Un camp international n’est pas un projet humanitaire, qui est par ailleurs un domaine professionnel très précis et complexe, dans lequel des personnes travaillent en ayant été formées au préalable. En tant qu’équipe scoute, vous pouvez cependant participer à une action de solidarité internationale à votre portée, tout en ayant en tête les limites de temps et de moyens que vous avez dans le cadre d’un camp d’été.
Pour comprendre ce qu’est la solidarité internationale et sa différence avec l’aide humanitaire : Solidarité internationale – YCID
Agir pour un monde “meilleur” ne veut pas forcément dire “matériellement amélioré”. Cela peut aussi vouloir dire plus juste, plus respectueux, plus conscient.
5. Se préparer à l’échange interculturel
Vivre un camp à l’international, c’est bien plus qu’un simple changement de décor : c’est une rencontre. Pour que cette rencontre soit riche, respectueuse et mutuellement bénéfique, il est essentiel de se préparer à l’échange interculturel.
Votre premier réflexe sera sans doute de vous renseigner sur le pays, la région ou la communauté que vous allez découvrir. Lisez des romans ou des articles, regardez des films ou des documentaires, écoutez de la musique, discutez avec des personnes ayant vécu sur place ou engagé des projets similaires. Cette ouverture vous permettra d’entrevoir une partie de la culture que vous rencontrerez… mais gardez à l’esprit que la réalité sera toujours plus complexe que ce que vous aurez imaginé.
Utilisez des outils comme l’iceberg culturel pour explorer ce qui, derrière les habitudes visibles (langue, alimentation, façon de se saluer…), révèle des valeurs, croyances, organisations sociales. Mais attention : il ne s’agit pas de ranger l’autre dans une case. Les cultures ne sont ni homogènes ni figées. Chaque individu a une identité faite de plein d’éléments tels que le genre, la classe sociale, la région d’origine, le parcours, la religion… Nos cultures sont plurielles, en perpétuelle évolution, et les situations interculturelles font en réalité partie de notre quotidien. Nous rencontrons tous les jours des personnes de cultures différentes !
Dans cette préparation, interrogez aussi votre propre culture, vos représentations, vos stéréotypes. Apprenez à vous connaître, à vous dire, à vous rendre lisibles pour l’autre. L’échange est un mouvement réciproque, où vous vous transformerez autant que vous serez transformés. La rencontre ne va pas toujours de soi : les différences culturelles peuvent parfois créer des malentendus, des tensions, voire du rejet. Il est donc important d’apprendre à prendre du recul sur vos réactions, à développer des aptitudes d’écoute, d’adaptation, d’empathie.
L’interculturalité touche aux questions de diversité, de discriminations, d’inclusion, de vivre ensemble et de cohésion sociale. Comprendre ce que c’est et la vivre, c’est donc apprendre à vivre ensemble, dans une société plurielle.
Enfin, préparez-vous au potentiel choc culturel : mentalement ou physiquement, une immersion dans un autre environnement peut bousculer. Mais c’est aussi l’occasion de grandir, de remettre en question ses évidences et ses certitudes, se décentrer son point de vue.
Communiquer avec respect et ouverture va plus loin que parler la même langue, c’est surtout être prêt à entendre son interlocuteur tel qu’il est, sans chercher à le transformer.
« La tolérance n’est pas une concession que je fais à l’autre, mais la reconnaissance de principe qu’une part de la vérité m’échappe. » -Paul Ricoeur
Conseils cinéma interculturel pour vos soirées film en équipe :
- Libre (2018) de Michel Toesca
- Le Voyage de Talia (2023) de Christophe Rolin
- Le Parfum d’Irak (2024) de Léonard Cohen
- Les hirondelles de Kaboul (2019) de Zabou Breitman
- Flee (2022) de Jonas Poher Rasmussen
- Lion (2016) de Garth Davis
- Nous trois ou rien (2014) de Kheiron
- Un dimanche à Kigali (2006) de Robert Favreau
- Entre les murs (2008) de Laurent Cantet
- Et plus de recommandations ici : Filmographie de l’interculturel – Le ciné-club
6. Financements : budget, subventions, récoltes de fonds
Monter un projet à l’international, c’est génial… mais ça coûte un peu d’argent. Et parfois, la recherche de financements peut vite devenir une source de stress dans l’équipe. Voici quelques conseils pour y voir plus clair, mieux vous organiser, et transformer cette étape en un vrai levier collectif.
Construire un budget prévisionnel solide
Avant de partir à la chasse aux subventions, il faut savoir où vous allez. Un budget prévisionnel bien fait vous permet :
- De savoir combien coûte votre projet, poste par poste (transport, logement, activités, matériel…).
- De réfléchir à toutes les ressources à mobiliser : ventes, dons, subventions, crowdfunding…
- Et surtout, de montrer à vos financeur·euse·s que vous êtes une équipe sérieuse et que vous savez où vont aller les sous.
Le budget se construit en équipe, avec deux colonnes : dépenses et recettes. C’est aussi un super moyen de se motiver en voyant concrètement vos objectifs financiers à atteindre !
Apprendre à défendre son projet
Une fois le budget en main, place à l’action : apprenez à présenter votre projet à un jury, comme si vous étiez devant des financeur·euse·s réels. C’est un bon entraînement pour formuler une demande claire, donner envie, et convaincre.
Vous testez aussi comment adapter votre discours selon à qui vous vous adressez : collectivité, paroisse, association, ou grand public.
Conseils pratiques pour vos demandes
- Adaptez toujours votre dossier aux consignes de l’organisme financeur.
- Soignez la forme : soyez clairs, simples, concrets, évitez le jargon scout.
- Donnez un titre accrocheur à votre projet.
- Tenez-vous à une structure simple : identification, présentation du projet, présentation du partenaire, budget + demande de subvention.
Et après ?
Vous repartez avec des pistes concrètes pour vos recherches de financements : qui contacter, comment s’y prendre, et vers quelles subventions vous tourner (notamment le programme JSI pour les projets de solidarité internationale).
Le plus important à retenir ?
Le financement, c’est un vrai projet d’équipe. Il faut s’y engager ensemble, en gardant en tête que ce n’est pas une course à l’argent, mais une façon de rendre votre projet réalisable, cohérent et partagé.
Conseils généraux :
- La recherche de financement doit répondre à des objectifs clairs, elle n’est pas une fin en soi
- Cela demande de l’anticipation : s’y prendre à l’avance pour ne pas rater les dates limites de demande de subvention
- Si vous voulez faire un crowdfunding, vous devez utiliser la plateforme HelloAsso, et il peut être malin de le faire à la période de Noël, période de fin d’année où de nombreux dons se font
- La répartition des recettes d’un projet international recommandée est 1/3 autofinancement, 1/3 récoltes de fonds, 1/3 subventions
7. Choisir son partenaire
Pourquoi avoir un partenaire ?
Trouver un partenaire local est une étape clé dans la préparation de votre projet à l’international. Un bon partenaire, c’est quelqu’un qui va vous accompagner dans la co-construction de votre projet : vous donner des infos sur le pays, participer à l’élaboration du programme, et parfois même vous aider pour la logistique sur place. C’est une vraie collaboration !
Mais attention : les différences culturelles existent. La manière de communiquer ou de gérer l’argent, par exemple, peut être très différente de ce que vous connaissez. Soyez curieux, respectueux et clairs dans vos échanges, notamment sur les aspects financiers. Et n’oubliez pas que les réponses peuvent mettre du temps à arriver : adaptez votre communication (WhatsApp, messages vocaux…) si besoin.
Comment trouver un partenaire ?
Il y a plein de chemins pour trouver le bon contact !
- Commencez par votre réseau : famille, paroisses, anciens scouts…
- Explorez les plateformes comme Azimuth
- Contactez la Commission International qui peut vous aider à joindre des scouts sur place, grâce à nos commissaires internationaux qui sont en contact avec les commissaires internationaux d’associations scoutes d’autres pays.
- Utilisez Internet avec prudence : renseignez-vous bien sur les structures que vous contactez, pour éviter le volontourisme (tourisme déguisé en action solidaire).
- Appuyez-vous aussi sur des associations françaises qui travaillent déjà avec des partenaires locaux.
Et ensuite ?
Une fois que vous avez trouvé un partenaire, il est essentiel de bien cadrer la relation. Pour cela, utilisez le modèle de convention de partenariat (que la commission International vous met à disposition) : il vous aidera à vous poser toutes les bonnes questions (objectifs, rôles, budget…), à éviter les malentendus et à mettre noir sur blanc les termes de la collaboration.
8. La gestion de projet aîné : au volant du camp, ensemble
Les responsables sont comme des moniteur·ices d’auto-école : iels guident, guettent les dangers… mais laissent les jeunes au volant du projet.
Gérer la préparation d’un camp international, dans le cadre d’un projet aîné, c’est apprendre à conduire ensemble. Les jeunes ne sont pas de simples passagers : ce sont les pilotes. Les responsables sont là pour accompagner, encourager, ajuster le cap quand il le faut — sans jamais prendre le volant à leur place.
La gestion de projet en camp, c’est un équilibre. Un projet réussi repose sur une juste répartition des rôles, une coordination solide et une vision partagée. C’est aussi une aventure humaine, où il faut apprendre à se positionner dans l’équipe, à écouter, à s’organiser, à faire des choix… et parfois à recadrer ou relancer.
Quelques ingrédients d’un projet réussi :
- Poser un cadre clair : pacte, pari, objectifs définis ensemble.
- Avancer par étapes : haltes régulières, temps de découverte, temps de passion, temps de partage.
- S’écouter, se coordonner, construire avec les autres.
- Valoriser les actions et les apprentissages de chacun·e.
- Intégrer un·e partenaire et du compagnonnage pour enrichir le projet.
- Accepter les ajustements : recadrage, gestion du timing, ajustement des rôles.
Les dangers d’une mauvaise répartition des rôles :
- Si tout est fait ensemble sans le/la responsable : isolement, manque de cadre, risques non anticipés.
- Si tout est fait ensemble avec le/la responsable : processus trop long, rôle flou du/de la responsable, perte d’autonomie.
- Si chacun·e agit séparément : manque de cohérence, isolement, perte de sens.
- Si le/la responsable fait tout seul·e : découragement des jeunes, peu d’apprentissages, projet moins vivant.
Une bonne répartition des rôles, c’est :
- Accepté et compris par tout le monde ;
- Accompagné par des outils et des points d’étape ;
- Contrôlé, avec une vision sur l’avancement ;
- Valorisé, pour reconnaître l’engagement et les apprentissages de chacun·e.
Un projet, ce n’est pas juste une succession de tâches. C’est un cadre d’expérimentation, d’autonomisation, de coopération. Il s’agit donc, en équipe, de se répartir les rôles et les missions afin de bien dérouler le projet ! En camp, la gestion de projet est une formidable école de la responsabilité, de l’écoute et de la créativité collective.
9. Le lien avec la comintern
En dehors du dossier de camp, les équipes aînées doivent transmettre ces trois fiches à la commission International pour le suivi de leur projet :
1. La fiche d’intention, qui permet d’exprimer des premières intentions de projet à la suite de la FOPI à l’automne de la deuxième année.
2. La fiche point d’étape, pour faire un point le 1er février afin d’avoir des premiers retours sur la construction du projet.
3. Le dossier de camp, à envoyer début avril.
4. Le bilan du projet à envoyer le 30 août une fois le projet terminé, souvent oublié mais tellement important, et qui bénéficie aux futures équipes.
Vous trouverez les modèles des fiches ICI et elles sont à nous envoyer par mail à comintern@eeudf.org ou international@eeudf.org.
10. Timeline d’un projet de camp international
Voici un exemple non exhaustif de timeline pour vous aider à vous projeter dans le temps dans l’organisation de votre projet. Cet exemple se base sur l’exemple d’une équipe aînée en deuxième année ou d’une équipe de responsables de la branche moyenne.
Septembre
L’équipe prend la décision de partir à l’étranger pour vivre une expérience interculturelle et internationale.
Pourquoi souhaitons-nous partir ? Que veut dire AMGE ? OMMS ?
Inscription en formation.
Octobre
Définition du projet : type d’activité, public, pays…
Début de recherche de partenaire
Participation à FOGEPI (pour les responsables)
Inscription en formation si ce n’est pas déjà fait !
Novembre
Prise de contact avec la commission International.
Autofinancement : organisation d’une première action (ex : brocante)
1er contact avec le partenaire : quelle démarche avec le partenaire ?
Participation à FOPI (pour les équipes aînées accompagnées de leur responsable)
Rendu de la fiche intention à la fin de FOPI
Décembre
Validation de la démarche pour la recherche de partenaire, avancement et début de correspondance avec le partenaire (projet d’activité, grille commune en discussion, transport)
Recherche de financement
Autofinancement (ex : papier cadeau, vente de sapins, de gâteaux, de calendriers…)
Contact avec partenaire
Janvier
Autofinancement
Première élaboration du budget, discussion autour du budget et apport de chacun, habitation et logement sur place.
Subvention (élaboration du dossier de subvention)
Vérification des cartes d’identité, passeports, visas
Renseignement sur le pays (histoire, géographie, culture…)
Prévision des transports sur place et pré-réservation des billets pour y aller (train, bus)
Contact avec partenaire
Février
Envoi de la fiche étape à comintern@eeudf.org le 1er février
Pause vacances et bac blanc (cinq jours)
Confirmation réservation billets pour y aller
Elaboration de la trousse à pharmacie.
Contact avec partenaire
Mars
Projet défini, projet d’activités élaboré avec le partenaire, validation par réunion visio
Réajustement budget
Autofinancement (ex : organisation d’un repas interculturel, d’une kermesse…)
Démarche pour l’argent, renseignement sur comment transporter de l’argent (comment fait-on si on veut transférer de l’argent)
Demande de carte bleue auprès du trésorier national
Commander une carte européenne d’assurance maladie par personne si projet en Europe
Réflexion autour du témoignage
Contact avec partenaire
Avril
Envoi du dossier de camp international pour validation à la commission international des EEUdF
Renseignement Vaccins, dépôt des demandes de visas
Déclaration auprès du secrétariat national des EEUdF pour qu’il prenne une assurance spécial camp à l’étranger
Réponse subvention
Réponse de la commission sur le projet et accompagnement par l’ER, déclaration de camp à l’ER, au SN et à DDJS.
Démarche pour les finances. (Transfer d’argent)
Quel contenu pour le témoignage ? Réservation de salles pour témoignage à la rentrée
Contact avec partenaire
Mai
Réunion parents : fiche personnelle d’autorisation de camper, que faire en cas d’accident ?
Autofinancement (ex : vente de muguet)
Vaccins, visa, passeport OK
Contact avec partenaire
Juin
Ultime vérification, achat matériel pour projet et cadeaux pour partenaire (des idées de cadeaux ?).
Check papiers administratif pour chaque participant et pour le groupe : passeport, visa, autorisation de camper, assurance du mouvement, numéros d’urgence sur place (médecin français et hôpitaux), envoie déclaration de séjour à l’ambassade (fait par la commission internationale).
Vérification transports.
Dernières réponse subvention
Dernier autofinancement
Contact avec partenaire
Juillet
Départ en camp (reçu dernières consignes sanitaires, livret OMMS)
Août
Bilan à chaud en équipe
Envoi de la fiche bilan à comintern@eeudf.org le 30 août
Septembre
Rentrée, réunion diapo photos avec les parents
Clôture du budget
Octobre
Envoi lettres remerciement aux financeurs, subvention (Compte-rendu)
Bilan à froid.
Remerciement partenaire, contact partenaire
Novembre
Témoignage, expositions, publication sur les sites, passage à Ca s’dit scout
Invitation des aides, financeurs… à ces événements. Large diffusion autour du projet.
Décembre
Présentation à FOPI du camp, avec réflexion sur bilan, apport.
Clôture du projet par une fête.
Contact partenaire
Envoi vers Compagnonnage.