On le sait bien, le scoutisme est un moyen d’apprendre aux enfants à devenir les citoyens de demain. Comment ? Grâce à la démocratie.
Lorsqu’un Louveteau ou une Louvette rejoint une Meute, il/elle est soumis(e) à une Loi commune à tous les Louveteaux et à toutes les Louvettes de France. Cette Loi, inspirée de la loi de la jungle que Mowgli doit apprendre à connaître dans Le Livre de la jungle, l’ouvrage qui a inspiré la pédagogie des Louveteaux et des Louvettes, est très simple mais néanmoins complète. Elle dit que chaque Louvette et chaque Louveteau, dans la bonne humeur :
- fait de son mieux,
- respecte les autres,
- vit l’Aventure de la Meute.
Elle est affichée dans le local de la Meute. Mais la Loi ne fait pas tout ; en plus des règles communes, la Meute doit choisir les siennes. Et comme chaque Meute est unique, les règles de vie le sont aussi !
Elles sont proposées par les Louveteaux et les Louvettes à chaque début d’année et à chaque début de camp lors de ce qu’on appelle un Conseil, c’est-à-dire la réunion de toute la Meute pour prendre des décisions de façon démocratique qui concerne sa vie et son fonctionnement. Les Responsables en prennent note, les orientent, peuvent proposer eux aussi des thèmes. Puis, après débat, chaque règle est votée à la majorité et inscrite sur une Charte que les enfants signent : cela veut dire qu’ils s’engagent à la respecter.
Mais bien souvent, les Chartes se résument à un ensemble de restrictions : « je ne dois pas faire ceci », « il est interdit de faire cela », ce qui, à terme, peut donner l’impression aux enfants qu’ils n’ont aucune liberté.
Et pourtant, comme ses parents, le Louveteau ou la Louvette a des droits – et des devoirs !
La région Alsace-Lorraine a cette année proposé, lors de son Assemblée Régionale de septembre, à ses Responsables Louveteaux de tenter, dans leur Meute, de réaliser une Charte dite « positive » ; soit sans négations, avec des droits et des devoirs. Si, par exemple, un local est spacieux et que le sol grince beaucoup lorsque les enfants y courent, une règle peut être proposée pour qu’on évite de s’y déplacer trop vite. La Charte positive permet de transformer l’habituel « je ne dois pas courir » en « j’ai le droit de me déplacer mais j’ai le devoir de le faire calmement ». Un exercice intellectuel intéressant – puisqu’il faut que les enfants abandonnent les négations – mais susceptible aussi de valoriser les règles de vie et de responsabiliser les enfants puisqu’ils ont alors des devoirs à remplir, tout en ayant des droits et donc des libertés.
La Meute de Barr s’y est essayée et voici le résultat !
Et si vous aussi, vous tentiez l’expérience de la Charte positive ?