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1914-1918, Éclaireurs Unionistes malgré la guerre

Le dimanche 2 août 1914, le gouvernement français annonce la mobilisation générale, la France entre ainsi dans ce qui allait devenir la première guerre mondiale. Alors que le conflit a pris fin il y a maintenant cent ans, nous vous proposons un retour sur les événements qu’a traversé un mouvement qui existait depuis seulement trois ans, les Éclaireurs Unionistes de France.

Un peu d’Histoire

Au début de la première guerre mondiale, le mouvement des Éclaireurs Unionistes (EU) n’a que 3 ans. Les premiers responsables et chefs scouts français sont envoyés en front.  Henri Bonnamaux, commissaire national du mouvement est mobilisé, comme les quatre cinquièmes des chefs de troupe.

Spontanément, de nombreux jeunes éclaireurs se sont portés volontaires pour rendre service dans les hôpitaux, les cantines pour les réfugiés, les collectes de fonds pour la Croix Rouge, dans les fermes…

Rapidement, les groupes locaux d’Éclaireurs Unionistes se mettent en relation avec les scouts qui fuient les régions envahies ou dévastées. Les jeunes, isolés loin de chez eux, peuvent ainsi reprendre leurs activités scoutes.

En 1917, le ministère de l’agriculture met à la disposition des éclaireurs 25 000 m² de terrain sur l’île de Puteaux, en région parisienne. Des outils sont remis aux jeunes pour défricher le terrain et ainsi, cultiver des légumes, alors que l’alimentation à Paris est toujours difficile. 12 000 kilos de pommes de terre ont été récoltés.

À la fin de la guerre, les EU comptent près de 3 000 membres. Malgré les hostilités, les activités ne se sont jamais arrêtées.

En 1919, le premier groupe d’Alsace-Lorraine –  créé à Mulhouse en 1913 – renaît et entraîne la création de 5 autres troupes dans la ville.

On estime que près de 10 000 scouts, de tous les pays, ont perdu la vie au cours de la première guerre mondiale. Nicolas Benoit, fondateur des Éclaireurs de France et Maximilian Bayer, fondateur du Deutscher Pfadfinder Bund sont morts au front.

En 1921, la France reconnaissante

« Pendant cinq années de guerre, sous la conduite de jeunes gens de seize à vingt ans, les troupes d’éclaireurs se sont dépensées dans toutes les activités locales et régionales où il leur était possible de faire œuvre utile et réconfortante ; d’août 1914 à juillet 1916, ont pris la part la plus active à la lutte contre la désorganisation produite par la départ des mobilisés; jusqu’à l’armistice, se sont mises avec enthousiasme à la disposition des services publics et des œuvres de guerre auxquelles elles ont prêté le concours le plus efficace et enfin, depuis l’armistice, se sont dévouées à l’assistance à apporter aux régions libérées et au travail à effectuer en Alsace-Lorraine »

C’est en ces termes que le Président de la République, Alexandre Millerand, a conféré la médaille de vermeil de la reconnaissance française au mouvement des Éclaireurs Unionistes de France, le 13 janvier 1921.

Lors de la célébration des 10 ans du mouvement, la médaille a été remise par le ministre Le Trocquer lors d’une cérémonie organisée au palais du Trocadéro, à Paris.

S’engager pour la Paix et agir dans la communauté

En 1920, lors du premier Jamboree mondial à Londres, Baden-Powell – fondateur du scoutisme – a rappelé que le scoutisme avait pour objectif, dès ses débuts, de créer un monde fraternel au service de la paix :

« Frères scouts, je vous demande de faire un choix solennel. Entre les peuples du monde, il existe des différences dans la pensée et dans les sentiments comme il en existe dans la langue et l’aspect physique. La guerre nous a appris que si une nation cherche à imposer sa volonté égoïste aux autres, il est inévitable qu’une réaction cruelle s’ensuive. Le Jamboree nous a appris que si nous pratiquons une indulgence réciproque et si nous sommes ouverts à l’échange avec les autres, la sympathie et l’harmonie s’installent naturellement parmi nous. Si telle est notre volonté, partons d’ici avec la ferme détermination de développer parmi nous et nos garçons cet esprit de camaraderie, par l’esprit mondial de la fraternité scoute, de façon à pouvoir contribuer au développement de la paix et du bonheur dans le monde et de la bonne volonté entre les hommes. Frères scouts, répondez-moi. Voulez-vous vous unir dans cet effort ?

100 ans plus tard, le scoutisme et le guidisme sont devenus des mouvements mondiaux, où la fraternité et l’éducation à la paix ont gardé une place centrale. En rapprochant les jeunes les uns des autres, sans distinction de culture ou de convictions spirituelles, le scoutisme s’engage résolument pour la création d’un monde meilleur.