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Éclaireuses d’hier et d’aujourd’hui : les portraits du calendrier 2021

À sa création, le scoutisme n’était pas mixte. La Fédération Française des Éclaireuses (FFE) était l’association de scoutisme pour les filles en France. Fondée en 1921, elle regroupait trois sections : Unioniste, Neutre, Israélite.
Ça faisait « UNI », bien trouvé, non ?! Dans les années 60, les mouvements scouts deviennent progressivement mixtes et la FFE est dissoute. En 1970, la Fédération des Éclaireuses et Éclaireurs Unionistes de France est créée !

100 ans plus tard, le projet inter-mouvement Astrales a pour objectif de rendre visible des femmes inspirantes passées par le scoutisme à travers des biographies, des grands jeux, des activités… pour mieux faire connaître l’histoire du scoutisme féminin, l’apport des femmes scoutes à la société et continuer à travailler l’égalité entre filles et garçons.

La FFE a joué un rôle considérable pour des milliers de femmes, c’est l’histoire de notre mouvement et ça se fête ! À nous de jouer !

Cette année, nous avons choisi de mettre à l’honneur douze portraits de femmes passées par le scoutisme unioniste.


Geneviève Robida (1918-2019)

Première femme inspectrice de l’Éducation nationale

« Inspecteur ? Non, appelez-moi Inspectrice ! »

En 1966, Geneviève Robida est la première femme en France à être nommée « Inspecteur d’académie ». Eh oui, le titre n’est pas encore féminisé … et sa nomination suscite bien des réactions ! À cette époque, l’idée qu’une femme puisse occuper un poste aussi élevé dans l’administration ne va pas de soi. Et côté scoutisme ? Dès son arrivée dans les Ardennes en 1947, elle s’est empressée de fonder une section « Petites Ailes » au sein de la paroisse !

Photo : archives départementales des Ardennes


Agnès Varda (1928-2019)

Une très grande pointure du cinéma français

« Si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages. Moi, si on m’ouvrait, on trouverait des plages »

C’est ainsi que commence le film Les plages d’Agnès, autobiographie de cette artiste multiforme : photographe, plasticienne, cinéaste … et ancienne éclaireuse unioniste à Sète ! Elle raconte d’ailleurs dans ce film ses souvenirs d’éclaireuse quand elle chantait ou randonnait dans les Alpes. Elle a été quelque temps photographe pour la FFE avant de s’illustrer brillamment dans le cinéma !

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Photo : Martin Kraft – CC by SA 4.0 via wikimedia

Esther Duflo (1972)

Prix Nobel d’économie

À 46 ans, Esther Duflo devient la plus jeune économiste récompensée par le Prix Nobel d’économie, et la seconde femme à le recevoir. Elle a popularisé une méthode scientifique pour vérifier l’efficacité de mesures contre la pauvreté. Des chefs d’États, des organisations non-gouvernementales, des activistes, la sollicitent pour avoir ses conseils pour lutter contre la pauvreté. Aujourd’hui, sa méthode est reprise par des centaines de chercheuses et chercheurs dans le monde entier. Un travail en équipe primordial à ses yeux, hérité de son engagement unioniste.

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Photo : Peter Tenzer

Thérèse Klipffel (1920-2006)

Première femme présidente d’église protestante en France

« Bienvenue à Strasbourg ! »

Le 9 octobre 1988, la pasteure Thérèse Klipffel accueille le pape Jean-Paul II à l’occasion d’une célébration œcuménique. Pas banal… mais logique pour cette femme qui a été la première présidente de l’Église Réformée d’Alsace-Lorraine et vice-présidente de la Fédération protestante de France. Elle a beaucoup œuvré à la reconnaissance des travaux de théologienne luthérienne, Suzanne de Dietrich. Très attachée à la FFE dont elle a été commissaire nationale, elle a travaillé jusqu’à sa mort au tri et à la conservation des archives du mouvement.

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Photo : Union des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine

Simone Iff, née Balfet (1924-2014)

Une des plus grandes féministes françaises

« Un enfant si je veux, quand je veux ».

Ce slogan, elle en fut l’inventrice. Simone Iff a passé sa vie à militer en faveur des droits des femmes. Elle est l’initiatrice du manifeste des 343, co-fondatrice du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC), présidente du Mouvement français pour le Planning familial de 1973 à 1978. Puis, plus tard, elle fonde le Collectif féministe contre le viol après un passage par la politique. En effet, elle avait intégré le cabinet d’Yvette Roudy, première ministre aux droits des femmes sous François Mitterrand.

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Violette Mouchon (1893-1985)

Cofondatrice des Éclaireuses Unionistes et de la Cimade

Les débuts du scoutisme féminin en France, c’est notamment grâce à elle ! Dès 1912, elle crée une des toutes premières troupes unionistes à Paris. Avec Antoinette Butte, elle commence à organiser le scoutisme féminin français et participe à la création de la Fédération Française des Éclaireuses (FFE) en 1921. Commissaire nationale de la FFE au début de la guerre, elle participe à ce titre à la création du Comité Inter-Mouvements auprès des évacués (CIMADE), qui vient en aide aux réfugiés dans les camps. Elle en devient la présidente de 1941 à 1944.

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Photo : archives de la Fédération Française des Éclaireuses – Société d’Histoire du Protestantisme Français

Adélaïde Hautval (1906-1988)

Celle qui a dit non

« Puisque vous êtes l’amie des juifs, vous subirez leur sort »

Pour avoir porté une étoile en papier en signe de solidarité, Adélaïde Hautval est déportée à Auschwitz puis à Ravensbrück. Médecin-psychiatre, elle refuse de participer aux expérimentations médicales des nazis. Elle soigne et épargne la vie de nombreuses femmes. Elle est reconnue Juste parmi les nations en 1965. Jusqu’à sa mort, elle défend avec détermination le respect des droits fondamentaux de tout être humain.

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Photo : collection de la famille Hautval

Christine Lazerges née Rothé (1943)

Une vie au service des libertés et droits fondamentaux

« Mon premier militantisme a été celui du scoutisme ».

Son expérience chez les Éclaireuses Unionistes a marqué Christine Lazerges, tout comme son engagement dans l’Église ou plus tard à la Cimade. Professeure de droit privé et de sciences criminelles, elle devient adjointe au maire de Montpellier, puis députée de l’Hérault. Elle sera première vice-présidente de l’Assemblée nationale. De 1997 à 2002, elle préside le Conservatoire national du Littoral. De 2012 à 2018, elle est présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH).

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Photo : collection personnelle de Christine Lazerges

Marion Véziant-Rolland (1974)

Une présidente engagée dans l’action

« Les EEUdF sont là pour changer le monde et le rendre meilleur ! »

Marion Veziant-Rolland joint toujours l’action à la parole ! Elle découvre le mouvement à 14 ans et en devient présidente en 2006. Elle est à l’origine du rapport d’orientation 2008-2020 qui repositionne l’association comme un « mouvement de scoutisme, un mouvement protestant ouvert à tous, qui éduque à la paix, à préserver la nature ». Diplômée d’une école de commerce, elle dirige le Foyer Notre-Dame des Sans-Abri à Lyon, pédale et mange des légumes biologiques.


Alice Taglioni (1976)

Actrice sensible et engagée

« J’ai compris que ma notoriété pouvait contribuer à améliorer la situation des plus démunis ».

Alice Taglioni, actrice reconnue du cinéma français, a le désir de donner aux autres. Elle est marraine de plusieurs associations dont le Centre d’Action Sociale Protestant (CASP). Pianiste de formation, elle a finalement basculé dans le cinéma et le théâtre. Elle n’hésite pas à jouer dans des genres de films très différents, de la comédie au drame social. Elle a gardé de ses années de louvette de très beaux souvenirs.

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Photo : Georges Biard via wikimedia

Sophie Sacquin-Mora (1978)

Scientifique féministe

« Mes passions ? Le féminisme, la littérature jeunesse et la science. »

Physico-chimiste théoricienne au CNRS, Sophie Sacquin-Mora développe des outils de modélisation pour décrypter les fonctionnalités des protéines au sein de la cellule. Vous n’y connaissez rien ? Son blog, « Top of the prots » vous explique tout ! Capable de tirer à l’arc ou de gagner à Questions pour un Champion, elle rappelle que le scoutisme lui a donné l’habitude de la coopération, du bricolage … et de la confiance en elle !

Photo : collection personnelle de Sophie Sacquin-Mora

Léonore Moncond’huy (1990)

L’écologie politique incarnée

« L’éducation en lien avec la nature est une priorité. Et tous les enfants ont le droit de partir en vacances ! »

Léonore Moncond’huy entend bien mettre en œuvre ce qu’elle a vécu aux Unionistes. Soucieuse de faire de la politique autrement, elle impulse une démarche participative et transparente où le programme est construit collectivement avec tous les citoyen·ne·s qui le souhaitent. Déjà élue en 2015 au Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine, elle est élue maire de Poitiers en 2020 à la tête d’une liste citoyenne au départ sans candidat·e.

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Remerciements à Laure Salamon, Céline Trocmé et Denise Zwilling
pour leur contribution aux portraits d’Éclaireuses ainsi qu’au journal Réforme pour son soutien documentaire.