Rencontre avec Catherine Fabian-Sautter, ancienne directrice des ressources humaines et coach professionnelle. En tant qu’association de scoutisme et d’éducation populaire, nous sommes bien tous persuadés de la pertinence qu’il y a à parler de nos expériences scoutes à l’extérieur. Ce n’est certes pas toujours facile de « traduire » nos compétences scoutes dans un langage qui colle aux attendus du monde du travail. Catherine Fabian-Sautter nous aide à décrypter l’intérêt de notre expérience scoute dans le monde professionnelle.
En tant que bénévole quel est notre intérêt à faire apparaître cette expérience sur notre CV ?
L’engagement bénévole au sein d’un mouvement de scoutisme comme le vôtre présente plusieurs atouts. Il est un gage de sérieux par les formations de qualité qui sont dispensées par l’association. Le bénévole est aussi amené à développer des compétences relationnelles qui sont un apport essentiel dans une carrière. Aujourd’hui, en entreprise, les gens évoluent vite et travaillent de plus en plus en réseau. un bénévole qui a réussi à animer et/ou diriger des camps, à faire vivre ensemble des adolescents, présente des compétences et des atouts indispensables pour un employeur.
Les formations à l’animation, à la vie en équipe, à la direction de séjours sont des formations qui peuvent s’avérer être riches en contenus et précieuses pour les entreprises. Elles offrent des garanties à un employeur. Ces formations s’apparentent à des parcours de management de cadre d’entreprise, notamment avec les missions de dynamique d’équipe, transmission à l’autre, prise de responsabilités…
Un conseil pour aider nos bénévoles à valoriser leur expérience scoute auprès d’un employeur ?
Aujourd’hui, les compétences « techniques » ne suffisent plus. Au contraire, la capacité à faire vivre-ensemble des individus est une force énorme en entreprise, c’est cela qu’il faut réussir à transmettre. Le fait de travailler à plusieurs apporte une plus-value, le partage d’idées et de compétences est plus important. Par cette expérience avec des jeunes, un salarié, responsable scout ou ancien responsable, a une capacité à stimuler plus facilement et plus rapidement les autres pour travailler. De plus en plus, au sein des entreprises, se développent des slogans en lien avec ce vivre-ensemble. Il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur les expériences vécues dans le cadre des séjours organisés, et à mettre en avant cet état d’esprit développé chez les EEUdF. créer du lien est un enjeu important. Dans le cadre de vos fonctions bénévoles on crée ce lien avec différents publics (enfants, autorités, parents…) et cela permet de développer des compétences relationnelles et de diplomatie.
De plus, un employeur sera intéressé par le côté « débrouillard » d’un bénévole EEUdF et sa capacité à s’ajuster à un environnement nouveau assez vite. Dans le cadre de leurs fonctions, les responsables développent beaucoup de compétences en animation, sécurité, transmission de savoirs vers les autres… tout cela relève d’une vraie responsabilité, et il ne faut pas hésiter à en parler en employant des termes simples qui parlent aux employeurs et à détailler les expériences « originales » qui ont été vécues (accueil d’handicaps, expériences à l’international, des gestions de crises vécues…). Pour l’extérieur, mettez en avant les 4 enjeux principaux exercés dans le cadre de vos missions : motivation, animation d’un collectif, sens des responsabilités et relations avec l’extérieur ; tout cela parlera à un employeur !