Pour accéder à toutes les fonctionnalités de ce site, vous devez activer JavaScript. Voici les instructions pour activer JavaScript dans votre navigateur Web.

TÉMOIGNAGE D’ ISABELLE du R., RESPONSABLE D’UNITÉ AUX LOUVETEAUX DE PHENIX

Isabelle du R. responsable d’unité aux louveteaux de Phénix. Elle nous parle de ses débuts chez les scouts et de son rôle de responsable.

isabelle_r

Bonjour Isabelle, peux tu te présenter?

J’ai 21 ans. Je suis éducatrice spécialisée et je travaille avec des autistes. J’aime le tennis de table et le piano.

 Comment as- tu connu le scoutisme?

Je n’ai pas été ni aux louveteaux, ni aux éclais, ni aux ainés. J’ai commencé directement en tant que resp. J’ai connu le scoutisme par mon frère qui était louveteau. Un jour, il m’a dit : « viens, ils cherchent des responsables, ça te dit ? » et j’y suis allée. Ça fait cinq ans et je suis toujours responsable… Je suis même responsable d’unité depuis 3 ans.

Qu’est ce qui te plait le plus dans le mouvement?

Je dirais surtout l’esprit fraternel, car tout le monde est ouvert, on ne se tape pas par derrière, il y a un esprit solidaire, on est soudés, presque comme une famille, et on ne retrouve ça nulle part ailleurs. Et puis, il y a autre chose d’important, c’est le principe de l’éducation par le jeu. Pour moi, le scoutisme, c’est vraiment un plus par rapport à l’école et à la famille. On y apprend des choses qu’on n’apprend pas forcément ailleurs, par exemple, la fraternité, apprendre à régler les problèmes autrement que par la violence, faire attention à ce qui se passe autour de nous et être attentif aux autres.

Quel est le lien entre ton métier d’éducatrice spécialisée et le scoutisme?

C’est complémentaire, c’est lié car il y a des choses identiques. Par exemple, je fais beaucoup d’éducation par le jeu dans mon métier, et ça me vient du scoutisme. Et puis, dans l’autre sens, j’essaye d’apprendre la tolérance à mes louveteaux, notamment vis-à-vis des personnes handicapées. Quand nous avons accueilli un enfant autiste à Phénix, cela m’a permis de travailler là-dessus avec eux.

Tu es resp d’unité, qu’est-ce que ça change par rapport à être «simple» responsable?

Premièrement, il faut gérer l’équipe (si équipe il y a…). Pour moi, ce n’est pas un  coordonnateur mais c’est lui qui tranche pour les décisions importantes et qui est le contact avec les parents et la région.

Quel est ton meilleur souvenir?

C’est pendant mon 1er camp avec Victor, on avait fait une veillée folklorisée où on était super bien déguisés et maquillés (par Cécile) en monstres. On était dans un champ avec des herbes hautes et on éclairait notre visage avec une lampe torche… Les louveteaux  avaient super peur car c’était réaliste mais après ils n’avaient qu’une envie, c’est de recommencer le jeu !

Quelles sont les valeurs que tu désires le plus transmettre aux jeunes?

Surtout la solidarité, le fait d’aller vers les autres et de les aider si on voit qu’ils galèrent.  Ensuite, le respect des autres : écouter son responsable, ne pas se moquer des autres louveteaux… Et aussi, j’allais oublier : la débrouillardise pour que lorsqu’ils seront plus  grands, quand ils emménageront seuls dans leur appartement par exemple, ils sachent se débrouiller dans la vie de tous les jours : faire les courses, à manger, se construire un  étendoir à linge…

Quelles sont pour toi les qualités les plus importantes pour un responsable?

Pour moi, un responsable doit savoir écouter, observer et surtout anticiper !

Certains disent que Phénix est une unité «trad», es- tu d’accord avec eux? Comment définirais- tu l’ identité de Phénix?

Non, pour moi, on n’est pas « trad » à Phénix. Pour moi, les « trad », ce sont ceux qui font exactement le même scoutisme qu’en 1900, qui se lèvent au clairon à 6h du matin et lèvent le drapeau. A Phénix, ce qui nous identifie c’est qu’on est plus attachés à certains fondamentaux du scoutisme, les noms de jungle par exemple mais surtout l’apprentissage de techniques scoutes. Tous les dimanches matins, on fait une  activité « techniques scoutes » et on leur apprend à faire des nœuds, à construire un tabouret, à décoder le morse… On bosse à fond sur une seule technique à la fois et les  enfants la retiennent mieux. Je pense que c’est plutôt ça qui nous définit que d’être « trad ».

Interview par Vinciane B.
“Portraits”, «Le Cygne» (Gazette des EEUdF IDFSE), juillet 2015, p.6