Cette année la région FCBPM s’était lancé le défi de mener deux stages de formation de front et d’inaugurer un nouvel approfondissement autour des thématiques Grands Jeux & Handicap. Si le grand jeu est un sujet de prédilection déjà longuement abordé en formation, le handicap représente, lui, un choix plus engagé, en continuité avec les actions menées localement en partenariat avec l’ADAPEI25 par exemple. Les Éclaireuses et Éclaireurs de Franche-Comté Bourgogne sont convaincus qu’il est temps de mener des actions concrètes en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap au sein du scoutisme unioniste, et c’est pourquoi l’équipe de formation a défendu cette thématique d’approfondissement.
La formation entendait lever les tabous et poser les questions auxquelles nous sommes déjà confrontés : Scout & handicap est-ce possible ? Quelle posture face aux personnes porteuses de handicap ? Comment faire un grand jeu adapté à une personne malvoyante ou en béquille ? Quel peut être le quotidien de personnes porteuses de handicap ? …
Pour y répondre les stagiaires ont pu vivre différents temps de formation, riches de réflexions et de débats autour notamment des différents types de handicap, ou de l’adaptation d’une activité à un enfant porteur de handicap (comment faire une veillée chant avec une personne sourde ? Comment une personne muette peut-elle vivre sa promesse?). Nous avons pu voir ensemble que le handicap n’est pas nécessairement visible. Par exemple l’illettrisme, les troubles de l’attention, ou la dyspraxie sont autant de facteurs qui peuvent mettre à l’épreuve nos habitudes d’animateur. L’enjeu était donc d’apprendre à gagner en adaptabilité pour permettre à n’importe quel enfant, quelques soient ses compétences, d’intégrer une animation.
De plus chaque stagiaire devait chaque jour porter un handicap tiré au sort (se déplacer en fauteuil, être aveugle, être sourd, être muet…) lors des temps de la vie quotidienne et de petits jeux pour prendre conscience de difficultés concrètes rencontrées par les personnes en situation de handicap.
Ainsi ils ont réalisé qu’une personne en fauteuil avait beaucoup de peine à passer les portes, qu’une personne aveugle devait faire confiance à ses voisins pour ne pas lui faire de mauvaises blagues pendant un repas ou qu’une personne muette devait faire preuve d’ingéniosité pour exprimer les formules de politesse (« bonjour », « merci », « de rien ») pour éviter de paraître très malpolie !
La formation a aussi été l’occasion de refaire un point sur les thèmes abordés en formation générale (pédagogie de branche, législation, démarche de projet) et de perfectionner les compétences des animateurs lors de grands jeux autour de l’univers starwars !
Résumer ces 7 jours de stage paraît difficile tant les échanges, les expériences, les propositions des stagiaires et des formateurs ont pu être riches et variées. Le rythme était soutenu, les stagiaires et les formateurs épuisés mais tous en sont sortis grandis et outillés pour aborder la problématique du handicap dans leurs groupes locaux.
Aujourd’hui, nul ne sait si ce BAFA pourra être à nouveau proposé au sein de notre mouvement, mais une chose est sûre, ceux qui l’ont vécu sont aujourd’hui porteurs d’une politique d’inclusion à défendre, plus que jamais.