Un directeur témoigne

« L’équipe avec laquelle je suis parti ne se connaissait pas avant le camp. Nos manières de faire n’étaient pas toujours les mêmes. Des tensions sont apparues, et ont pris de plus en plus d’ampleur, crispant toute l’équipe. Fatigué, j’ai un jour laissé éclater ma colère et tenu des propos violents à l’encontre de certains responsables. Dès lors, la communication était complètement rompue entre ces responsables et moi. Les tensions devenaient insupportables.

J’ai alors pris la décision de mettre en place un moment d’expression des émotions. Lors des réunions d’équipe qui ont suivi, j’ai donc demandé à chacun (moi y compris) de dire comment il se sentait, puis de présenter un aspect qui lui plaisait dans le camp et un autre qui ne lui convenait pas. Je n’ai posé qu’une règle : personne ne devait émettre un quelconque jugement sur ce qu’un autre avait dit, que ce soit pendant la réunion ou après. Chacun a joué le jeu, a mis des mots sur ce qu’il ressentait et a écouté les autres. 


Capture d’écran 2015-09-16 à 21.39.25Suite à la mise en place de ces moments d’expression, l’ambiance est devenue meilleure. Les pratiques n’ont pas changé du jour au lendemain, mais cela se voyait que chacun connaissait mieux l’autre. L’équipe réussissait à mieux échanger, à mieux se dire les choses.


Des tensions ont toutefois de nouveau été palpables à la fin du camp mais je suis convaincu que cet espace d’expression est utile, particulièrement dans les situations où les personnes ne se connaissent pas. Je pense que si cet espace d’expression avait été plus régulier les tensions apparues par la suite auraient été mieux gérées, voire même supprimées. Avant d’être chef de camp, je voyais l’équipe idéale comme une « bande de potes ». Aujourd’hui, je me rends bien compte que ce n’est pas ça le but, mais qu’il est nécessaire de permettre à tous ces resps de travailler ensemble. Et pour qu’ils puissent communiquer efficacement, cela passe par le fait que chacun se connaisse un minimum, et avant tout que chacun soit en mesure de décoder comment l’autre se sent, comment il réagit émotionnellement face à tel acte ou telle parole. »

 

Pour aller plus loin : notre billet « La CNV, c’est quoi au juste ?«