Voici quelques actions que nous avons mises en place lors du camp d’été 2018, qui nous ont permis de passer deux semaines formidables et de réduire notre empreinte écologique. Si ce genre d’actions convient à votre tranche d’âge, à votre projet pédagogique et à vos envies, n’hésitez pas à les mettre en place !
Démarche Zéro Déchet
Comme l’an dernier, nous avons conçu nos menus (et le camp en général) dans une optique de réduction des déchets. Si nous avons acheté tous nos produits non-périssables en vrac, nous n’avons pas pu nous fournir en lait et produits laitiers en vrac, ni trouver de producteur de jus à qui rendre les bouteilles cette année. Cependant, nous avons finalement produit peu de déchets supplémentaires comparé au camp de l’an dernier, preuve que la démarche fonctionne et qu’il n’est pas nécessaire de faire tout à 100% pour réduire significativement nos déchets : c’est encourageant lorsqu’on veut se lancer dans la démarche ! Nous avons donc créé les menus 2018 en intégrant des produits secs disponibles en vrac chez Biocoop et Day by Day, beaucoup de fruits et légumes frais livrés par 2 maraîchers biologiques dans des cagettes, des types de viande et de fromage que l’on trouve à la coupe chez le boucher et le fromager, des produits conditionnés dans des bocaux en verre ou des conserves en métal, des jus et du lait en brique (attention aux nouvelles bouteilles de lait faites d’un plastique brillant qui n’est pas recyclable !). Vous pouvez trouver nos menus en bas de l’article 🙂
Divers types de produits secs sont disponibles en vrac : nous avons donc acheté une cinquantaine de sacs à vrac (en coton bio, disponibles chez Biocoop et Day by Day – on peut aussi utiliser des seaux en plastique de 3L comme l’a fait l’unité du FSA), réuni des boîtes en fer blanc (pour les produits qui doivent garder leur croustillant, comme les gâteaux ou le muesli), passé commande à une Biocoop parisienne et acheté le reste nous-mêmes chez Day by Day. Nous avons pu acheter en vrac : les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots secs, protéines de soja texturées), les céréales (pâtes, riz, boulgour, couscous), le quinoa, les fruits secs (abricots, raisins), les noix et graines (amandes, noisettes, noix de cajou, graines de courge, de tournesol), le chocolat (palets de chocolat noir ou pépites de chocolat au lait), les trucs à grignoter (cacahuètes grillées, chips de banane, mélange japonais, maïs grillé), les tomates séchées, les épices, le sucre, les bonbons et les gâteaux secs.
Pour les produits que nous ne pouvions trouver qu’emballés, nous avons privilégié les grands contenants : bocaux de 1kg de compote plutôt que des gourdes individuelles, pots de 1kg de fromage blanc plutôt que des yaourts individuels, briques de jus de 2L plutôt que des briquettes individuelles. Cette action ne nécessite PAS d’avoir accès à une offre de vrac et permet de réduire considérablement les déchets produits (et le volume de la poubelle !).
Nous avons utilisé du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude et des huiles essentielles pour nos produits ménagers ; du liquide vaisselle écologique, des brosses en fibres végétales et des éponges tissées dans des collants filés pour la vaisselle ; du véritable savon de Marseille et des shampoings solides pour la douche.
En 2 semaines de camp à 43 personnes, nous avons produit 3 poubelles de 80L de déchets recyclables, 3 poubelles de 80L de déchets non recyclables, peu de verre et beaucoup de compost .
Nous avons aussi intégré la démarche Zéro Déchet au folklore : plutôt que d’acheter des déguisements neufs (généralement de mauvaise qualité), nous avons cherché nos costumes dans des friperies et trouvé des robes, vestes et accessoires à des prix plus qu’intéressants (la robe la plus chère a coûté 27€). Les costumes proviennent d’Emmaüs Riquet et Ding Fring Pyrénées à Paris, Oxfam et Pick’n Weight à Münich (nous avons bien sûr réutilisé des costumes que nous avions déjà).
Louis-Marie de Bourbon, Tatiana Federovna Oléagina, Sir Nicholas de Mismy-Porpington, Birgit von Hohenzollern, Carmen Rosario Concepcion d’Espagne, Henriette-Athénaïs de Bourbon, Maria Chorizo y Bacalhau et Souleymane Pacha dans leurs habits de lumière
Cuisine
Pour réduire notre empreinte écologique, nous avons consommé beaucoup de produits issus de l’agriculture biologique et/ou locale et peu de viande, poisson et produits laitiers. Cela peut être parfois déconcertant pour les enfants, mais il y a un aliment qui a fait l’unanimité : les protéines de soja texturées. Ce sont les fibres de la graine de soja qui restent une fois qu’on en a extrait l’huile, elles peuvent être de différentes tailles, de la « taille » de la viande hachée à celle d’un nuggets. Elles sont sèches, doivent être réhydratées dans un bouillon chaud avec les épices de votre choix, et peuvent ensuite être cuisinées avec d’autres ingrédients. Le chili sin carne et la bolognaise végé ont eu beaucoup de succès. Elles se trouvent en magasin bio, au rayon vrac ou emballées (on peut même appeler le magasin et demander directement à acheter le sac de 3kg qui sert à remplir les colonnes à vrac).
Les enfants (et les responsables) ont également apprécié de manger en sizaine le midi. Cela permet de donner une véritable fonction au coin de sizaine, de manger plus calmement et de pouvoir avoir de véritables discussions avec les enfants plutôt que d’être en train de calmer les 35 enfants assis autour d’une même table.
Nous avons également choisi de tenir le concours de cuisine sur 6 soirs différents plutôt que sur un midi. A tour de rôle, la sizaine qui est de service cuisine prépare le dîner pour toute la meute et les responsables. Cela a de nombreux avantages : tout le monde peut goûter aux plats, et pas seulement les responsables – qui ne risquent plus l’indigestion à passer de sizaine en sizaine ; la créativité des enfants est valorisée auprès de la meute entière, ils peuvent proposer une animation aux convives, les enfants apprennent à prévoir les quantités pour un grand repas. Un temps d’élaboration des menus en amont est nécessaire et les enfants peuvent faire les courses de leur repas pendant l’explo, le concours de cuisine ayant lieu après. Pour limiter le retard souvent lié au concours de cuisine, nous avons demandé aux enfants de préparer un plat, un dessert et une boisson sans faire d’entrée. Pour ce qui est des notes, nous avons demandé à chaque enfant d’indiquer son animation, sa boisson, son plat et son dessert préférés et attribué un prix dans chacune des catégories.
Vie quotidienne
Pour rendre le folklore visible sur le lieu de camp, nous avons folklorisé la journée-type et les grilles de camp et de menus. Dans le cadre de notre folklore « A la cour de la reine de France », les enfants ont donc eu la chance d’entretenir les chaises percées et de se rassembler dans la galerie des Arbres.
Nous avons appliqué un principe qui nous a beaucoup simplifié la vaisselle et la lessive : toujours laver du plus propre au plus sale, afin de garder l’eau propre le plus longtemps possible pour ne pas la gâcher. On lave (rince) donc en premier tous les quarts, puis on s’occupe des couverts et enfin des gamelles. Pour le linge, les culottes ou t-shirts en premier, puis les pantalons et pulls pour finir par les chaussettes.
Nous avons mis à disposition des vernis pour marquer les gamelles, mais leur usage a finalement été bien plus large : les enfants les ont utilisés pour leurs cadeaux de la journée cacahuète, pour peindre leurs masques du bal masqué et pour… se faire des manucures, filles comme garçons. C’était très intéressant d’observer que les enfants oubliaient tous les stéréotypes de genre pour s’amuser et laisser libre cours à leur créativité, sans aucun jugement. Nous avons d’ailleurs mis à disposition des dépliants anti-stéréotypes à l’infirmerie, afin que grâce à ces exemples, les enfants se sentent libres de leurs choix et de leurs goûts, indépendamment de leur sexe.
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Du multiple usage des vernis en camp
Pour rendre plus amusant (et écologique) le brossage de dents, on peut proposer aux enfants de se laver les dents avec du charbon végétal. Il s’agit d’une poudre noire qui a une action blanchissante (et contre les maux de ventre !), qui n’a aucun goût et qui a beaucoup amusé les enfants. On en trouve en magasin bio ou sur Aroma-Zone.
Chaque jour, après le temps libre, avait lieu le temps lecture : un temps de 30 minutes durant lequel tout le camp lit, enfants et responsables – des romans, pas de BD. Cela permet de faire une vraie coupure dans la journée, de profiter du calme et du silence et de s’évader (voire de s’endormir le nez dans son livre).
Tous les matins, un dérouillage organisé par un enfant était prévu, dans le cadre de la piste Bagheera « Sportif-Sportive ». Les enfants ont donc obtenu leur piste en proposant des chorégraphies, un chef d’orchestre sportif, une séance d’acrosport etc…
Tous les soirs, avant le repas, les enfants pouvaient passer leur piste Rikki « Ami-Amie des animaux » : il s’agissait de faire un mini-journal télé sur un animal, en présentant ses super pouvoirs et particularités. Le support pédagogique était le journal « Tu savais pas ? » dont nous avons acheté 10 numéros. Nous avons par exemple appris que le cochon sait jouer aux jeux vidéos, que le pigeon n’est pas si bête que cela et que l’abeille danse pour indiquer la position de la nourriture à ses camarades !
Juliette pour la meute des Batignolles
Annexe : les menus du camp 2018