Lors de l’assemblée générale 2020, Suzanne Chevrel, présidente des EEUdF a prononcé son rapport moral, riche de sens et reflet de la profondeur de notre engagement associatif.
Chers·es responsables, chers·es cadres, chers·es parents, chers·es amis·es,
Quelle émotion de me retrouver devant une si grande assemblée en ce dernier week-end de janvier pour me livrer à cet exercice peu commun et terriblement intimidant que celui de dresser le rapport moral de cette année passée à vous représenter en qualité de présidente.
Ajoutez à cela la pression de succéder à une lignée d’orateurs et oratrices hors-pairs et la retransmission en direct par caméra, vous expliquerez facilement la lueur terrifiée au fond de mes yeux…
Terrifiée, mais amusée de m’être une fois encore laissé surprendre par les défis de mon engagement unioniste qui me pousse aujourd’hui comme tant d’autres fois à expérimenter de nouvelles choses, à me retrouver là ou je ne m’attendais pas moi-même…
Amusée et fière. Fière de faire partie de ce merveilleux collectif que nous sommes. Et devant cette assemblée particulièrement nombreuse je ne peux que nous féliciter de l’engouement que suscitent de tels évènements de vie d’association. Notre identité est riche de l’association de l’ensemble des membres avec leurs différences et singularités. Et il est bon de se le rappeler en ce début d’assemblée générale durant laquelle nous allons faire collectivement des choix qui nous définiront.
La puissance du collectif
Précisons un peu et, si vous le voulez bien, j’aimerais nommer ici celles et ceux qui ont tout particulièrement partagé mon année et qui font vivre le projet unioniste.
Le conseil d’administration tout d’abord, que je remercie de la confiance accordée il y a déjà un an à une équipe Bureau nouvellement constituée et à sa présidente pas bien vieille… Merci pour la bienveillance que vous nous accordez et des mains tendues lorsque nous vacillons parfois dans cette mission d’équilibriste qu’est celle du bureau de l’association. Il est parfois difficile d’expliquer l’enthousiasme ressenti à l’idée d’aller s’enfermer un week-end entier au rez-de-chaussée du 15 rue Klock pour discuter des nombreux sujets compilés dans une liasse interminable de documents préparatoires, mais je peux vous assurer que l’ambiance de réflexion et de partage qui y règne compense bien les quelques désagréments. Je suis heureuse de faire partie de ce conseil motivé et moteur dans les chantiers de l’association, j’en veux pour preuve la construction de cette assemblée générale qui a impliqué le conseil d’administration dans son intégralité de la conception, la rédaction à l’animation. Je sais que nous sommes capables d‘entendre sereinement nos désaccords et de faire de la diversité des opinions autour de la table une richesse pour notre association.
Le bureau à présent. Quelle claque ! Pourtant je le savais que l’idée de mettre cinq personnalités complètement différentes, avec leurs combats, leurs manières de faire, leurs idées bien précises mais aussi leurs incertitudes dans la cocotte-minute émotionnelle d’un bureau serait forcément explosif. Mais tellement enrichissant. Chaque moment passé à vos côtés m’a aidé à me construire des opinions, à sans cesse remettre en cause mes premiers instincts, à grandir et à m’épanouir dans ce rôle souvent compliqué de membre du bureau. Je garderai de cette année et de cette équipe une envie permanente de requestionner nos choix, d’aller plus loin dans nos décisions, parce que finalement, pourquoi pas ? Mais aussi beaucoup de sagesse. Chacun et chacune à votre manière vous avez su m’inspirer la conviction de votre engagement. Merci pour cela.
Je ne peux pas parler du bureau sans directement associer à l’équipe, Nadine. L’équipe que tu formes avec nous, tous les six, mais aussi parfois l’équipe que tu formes avec moi, le binôme plutôt, qui a été un appui de taille dans mon année. Rassurante et convaincante, mais également une vraie tornade d’efficacité, au carrefour de l’équipe nationale, des bénévoles et des partenaires, ton engagement pour cette association participe indéfinissablement à son bon fonctionnement.
L’équipe nationale bien sûr. Dont je ne fais pas partie mais dont j’admire chaque jour le travail, la force de conviction pour mener à bien le projet de l’association. Et si je sais pertinemment la chance que l’association a de vous avoir pour la faire vivre, il me paraît primordial de le redire ici.
Les commissions que j’ai toujours autant de plaisir à croiser lors d’un week-end, ou au détour d’un couloir, pour parler d’un projet spécifique ou pas, juste comme ça, pour partager nos visions de pédagogie, d’ambition, de fonctionnement. Non content d’aider les enfants à grandir, c’est aussi nous tous et toutes que vous tirez vers le haut, et ce toujours de façon créative.
Je crois que nous en aurons une belle démonstration demain…
Les coordos qui, bien que chacun et chacune dans sa contrée, forme une équipe on ne peut plus capitale pour l’association et avec laquelle l’échange est toujours fécond. Quelle satisfaction de pouvoir compter sur vous pour faire vivre l’aventure unioniste dans vos régions, en confiance.
Cette année encore aux éclaireuses et éclaireurs unionistes, j’ai fait l’expérience de vie d’équipe riches et engageante, et je peux témoigner une fois de plus de l’immense gain du vivre-ensemble.
Mais tout ça, vous le savez déjà. Vous le vivez aussi, tout autant intensément, dans vos équipes de responsables, vos équipes locales, vos groupes de stages ou de formation, vos équipes régionales, commissions ou tout autre groupe établi.
Dans ce cas, que vous dire que vous ne sachiez déjà ? Que vous dire sur notre mouvement, moi qui l’ai découvert et redécouvert dans cette position nouvelle ; représentante du mouvement, et pourtant une parmi les 6 000 qui composent la mosaïque de notre identité ?
Cette première année je l’ai passée tous sens en éveils, tâchant d’engranger un maximum de la vie unioniste, des moments et des personnes engagées qui font l’association.
Et il y en a tellement ! Je voudrais donc vous parler de la prodigieuse vitalité des éclaireuses et éclaireurs unionistes. Et tant pis, ou plutôt, tant mieux si vous vous en doutiez déjà un peu.
Une association vivante
Cette année a été à bien des égards une année de transition. Transition de bureau, transitions dans l’équipe nationale, transitions dans de nombreuses commissions, transition dans nos textes de références. Beaucoup de nouveautés donc, beaucoup d’envies, de projets, de chantiers.
Devant le constat de ce tourbillon, je me suis donc demandé si je n’en faisais pas un peu trop ; cette association est-elle vraiment douée de vie, au sens le plus noble du terme ? Ou s’agit-il plus simplement d’agitation collective ?
Si écrire des discours et philosopher sur des mots n’est pas une seconde nature chez moi, j’ai en revanche quelques bons restes de biologie, et je suis partie à la recherche d’une vraie définition du mot « vivant » pour m’assurer d’en faire bon usage. Je vous livre donc ici mon analyse précise et très scientifique de la question.
Les caractéristiques du vivant sont les suivantes : la capacité à se régénérer, la capacité à se reproduire ou à se développer – pour des raisons évidentes c’est plutôt notre capacité à nous développer qui va nous intéresser ici – et celle d’évoluer.
Que peut-on dire de notre capacité à se régénérer ? Il me semble que nous commençons par le plus facile ! Il suffit de parcourir rapidement le programme de notre assemblée générale pour la voir partout. Ce nouveau rapport d’orientation que nous voterons demain, n’est-il pas à lui seul un exemple flagrant de notre volonté perpétuelle de nous questionner, d’interroger largement nos membres pour élaborer ensemble les priorités éducatives de demain ? Depuis sa genèse, ce rapport d’orientation s’est fait symbole de notre volonté de proposer une démocratie plus participative. Une élection sans candidat, ni candidate, pour commencer, un tirage au sort, des consultations à plusieurs moments, une démarche d’amendement largement partagée aux adhérents et adhérentes et un transport important qui s’est créé autour de ce texte et de cette démarche.
Il faut dire que la démarche a fait parler, et il m’arrive souvent de rencontrer des partenaires qui me parlent de notre tirage au sort avec des étoiles dans les yeux, ou du moins qui me disent que « quand même … il fallait oser ! » Eh oui, on ose ! Et ça nous réussit.
Je suis convaincue que ce rapport d’orientation continuera de faire parler, tant par les ambitions qu’il porte – actuelles et percutantes – que par son moyen d’action – un jeu, à la portée de tous et toutes – que la dynamique d’innovation démocratique qu’il a insufflée.
Passons à notre développement. Si nous passons cette année de nouveau la barre des 6 000 adhérents et adhérentes provoquant une légère hausse de nos effectifs ce dont nous pouvons nous féliciter, s’inscrivant dans la continuité des précédentes années, nous ne pouvons pas parler ici d’une croissance franche et importante que nous pourrions espérer dans une période où le scoutisme fait parler, intrigue l’opinion publique et est reconnu largement à l’externe.
Mais pour autant pouvons-nous nous apitoyer sur notre manque de croissance tangible ? Je ne pense pas. Si nous devons nous interroger sur les raisons qui nous freinent dans notre progression, et comment se donner les moyens de nos ambitions à ce sujet, nous devons nous réjouir de l’arrivée néanmoins existante de nouveaux et nouvelles membres, de la création de nouveaux groupes locaux, de partenariats solides.
Une fédération du Scoutisme Français ou nous investissons pleinement, ainsi qu’auprès de nos frères et sœurs du scoutisme mondial puisque nos participations aux évènements internationaux sont régulières et en augmentation.
Un partenariat avec les églises, en particulier l’Eglise Protestante Unie de France cette année avec la co-contruction du Grand Kiff qui aura lieu en juillet-août 2020. Une expérience riche de confiance mutuelle et de mise en commun de nos savoir-faire au service d’ambitions que nous partageons dans ce titre de « la terre en partage ». Préservation de l’environnement, fraternité mondiale, jeunesse et expression de sa foi, un programme qui s’annonce passionnant et qui je l’espère laissera des traces durables de rapprochement dans nos relations avec l’EPUdF.
Qu’en est-il de notre évolution alors ? Le scoutisme, vieux de plus de 100 ans, a-t-il su s’adapter à son temps ? D’autres avant moi ont déjà répondu à cette question bien mieux que ce que je pourrais le faire, d’une réponse sans équivoque. Ne faisons donc pas semblant de ne pas connaître la réponse :
Oui le scoutisme vit avec son temps, oui son projet est plus actuel que jamais, oui notre engagement scout est synonyme d’engagement dans la société.
Pourtant fidèle à notre ADN, nous avons la volonté de saisir les enjeux de notre époque. Vivre avec son temps, être actrice ou acteur de son époque c’est aussi savoir s’indigner et se mettre en action pour changer les choses.
Cette année a été marquée par de nombreuses marches pour le climat et notamment conduites par la jeunesse. Quelle que soit notre opinion personnelle sur de telles actions, trop politisée, ou au contraire pas assez, nous ne pouvons ignorer ce qui s’est passé cette année dans le mouvement avec cet élan de participation de nos membres. Ce n’est pourtant pas dans nos habitudes de manifester en association, mais cette année c’est une chose qui s’est imposée naturellement. J’envisage avec enthousiasme le prochain souffle d’une CoCliCo (commission climat et convivialité) renouvelée qui saura nous aider à continuer à transformer nos ambitions de résilience en actes.
Il me semble important de souligner également l’engagement très actuel de nombreux groupes au sein du projet Karibu. Une initiative dont nous avons déjà parlé plus tôt, née de la volonté de responsables d’agir pour l’inclusion d’enfants exilés·es au sein de groupes pour leur permettre l’accès à des loisirs, la rencontre de jeunes de leur âge et leur intégration. Un engagement qui me paraît, on ne peut plus actuel dans son humanité.
Et même sous notre prisme d’organisateurs et organisatrices de séjours il y a tant à faire.
Il est pour moi intolérable qu’en 2019, près de 40% de la population ne soit pas partie en vacances, en grande partie faute de moyens. Et dans ce chiffre sont compris des enfants privés·es, avec leur loisir, de leur droits d’enfant.
Les moyens d’actions doivent être multiples, mais le scoutisme se doit de participer à l’offre simple et accessible pour ces enfants comme les autres, de loisirs, de vie collective, d’activités ludiques et d’espaces d’expérimentation qui, nous le savons, participe à l’émancipation des individus·es. Notre opération « foulard pour tous et toutes », lancée lors de la rentrée 2019 et visant plus d’ouverture au sein de nos membres, en plus de répondre à notre réalité sociologique répond parfaitement à ces enjeux.
Évolution donc, qui nous amène à être résolument actuel.
Bien sûr, dans ce bouillonnement de vie associative tout n’aboutit pas. De cette grande force de création que nous partageons, nous ne sommes pas toujours capables de tirer profit. Certaines idées, pourtant pertinentes et adaptées ne voient pas systématiquement le jour, sont reportées, ou parfois même abandonnées en cours de chemin. Revers de la médaille de notre capacité à explorer largement le champ des possibles sans trop se contraindre, à encourager des engagements autonomes, libres et volontaires. De même, je déplore les difficultés que nous avons à mobiliser autour du projet de certaines de nos commissions, pourtant essentielles à l’amélioration pédagogique de nos activités. Ou encore les quelques régions qui fonctionnent sans équipe régionale, se succédant chaque année. Des engagements à fortes responsabilités et perçues comme engageantes en temps et en durée. Cela m’interroge sur les propositions d’engagements que nous faisons dans l’association et la manière de les rendre peut-être plus attractives pour les bénévoles d’aujourd’hui.
Nous devons à mon sens ne pas perdre de vue la structure nécessaire à notre bon fonctionnement et tenter de canaliser cette joyeuse vitalité qui est la nôtre, vers nos besoins les plus primaires. Réapprendre à proposer des missions longues et engageantes, ainsi qu’à les accepter et les faire siennes. Transformer ces rôles à endosser pour être capable de les vivre dans l’instant mais aussi sereinement à plus long terme. Voilà des questions qui doivent être les nôtres et que, je pense, nous n’avons pas fini de nous poser.
Cette association est donc bien vivante, mue par une action collective, un engagement commun et une joie partagée d’être ensemble.
Un sourire aux lèvres, et un regard optimiste vers l’avenir
Au moment de ma prise de fonction il y a un an, on m’a beaucoup demandé ce qu’apportait le fait d’être jeune à la prise de responsabilités.
Question énigmatique si elle en est, qui m’a toujours évoqué, dissimulé entre la confusion et le scepticisme de pouvoir un jour faire une réponse tangible à cette question, une grande fierté pour la jeunesse et la place qui lui est laissée au sein de l’association.
Mais alors, qu’est ce qui fait la force de la jeunesse ?
Ce n’est pas tant une question de temps qui passe il me semble, mais d’une qualité que je sais avec certitude partagée avec chacun et chacune d’entre vous, et qui me semble la plus caractéristique de la jeunesse, pas seulement celle de l’âge, mais celle qui peut nous accompagner toute une vie, qui se cultive.
Il s’agit pour moi de l’optimisme.
Mais attention, pas question ici d’un optimisme mou qui remette à d’autres la responsabilité des choses, je parle ici de l’optimisme que nous partageons et qui nous guide dans nos actions.
L’optimisme qui nous fait voir le monde pour ce qu’il a de bon, qui nous fait voir l’autre comme une personne qui mérite toute notre attention et notre estime, qui nous pousse à voir les enfants et les jeunes non pas comme des portions d’adultes, mais comme nos égaux et nos égales. Qui est convaincu que c’est en donnant aux autres, et notamment aux plus jeunes, les moyens de leur autonomie, du développement de leurs capacités, de leur liberté de choix, sans réserve, qu’elles et ils s’épanouiront.
L’optimisme qui nous fait partir de bon matin avec son sac pour aller s’établir plusieurs semaines en pleine forêt. Qui nous fait nous réjouir d’une vie plus simple, d’un quotidien plus centré sur les relations humaines et en harmonie dans la nature. Qui nous permet de voir les défis comme des aventures, les difficultés comme des occasions de développer nos savoirs, et nous pousse inlassablement à « faire de notre mieux ».
L’optimisme, qui, lorsque la situation nous semble injuste, insensée, dramatique, nous fait voir l’alternative qui nous est présentée et nous pousse à agir. Qui nous fait nous renseigner et déconstruire les idées reçues, pour s’engager de façon éclairée. Qui nous invite à l’action chaque jour, et chaque jour encore pour un monde meilleur, plus juste, plus solidaire, plus soucieux de son environnement.
« L’optimiste est une forme de courage qui donne confiance aux autres et mène au succès. ». Si vous en doutiez, c’est Baden Powell qui l’a dit.
Je choisis d’être optimiste concernant la situation financière de notre association. Je crois sans aucun doute que notre projet mérite d’être défendu, et ce également monétairement. Je choisis de penser que nous allons réussir à retrouver progressivement un équilibre financier, que pour cela nous allons continuer nos efforts, chercher de nouvelles sources de financements, mobiliser autour de la question de la survie économique des associations. Je suis optimiste sur notre capacité à mener ce chantier sans renoncer à nos valeurs, en mettant en œuvre concrètement plus de solidarité dans nos apports, en faisant en sorte que l’argent ne soit jamais un obstacle pour les familles, en reflétant par nos sources de financement nos choix éthiques.
Je choisis d’être optimiste dans la vision que j’ai de notre organisation et de ses évolutions.
J’ai confiance en nous tous et toutes pour être capable de tester des choses, pour mettre en pratique des idées novatrices qui nous animent. Mais aussi en notre capacité à nous tromper, à revenir en arrière s’il le faut, à tirer des bilans de nos actions. J’ai confiance en l’association et en les personnes qui nous succèderont pour continuer ces réflexions sur la démocratie dans l’association, car je suis intimement convaincue qu’un seul modèle de gouvernance parfait n’existe pas, mais que c’est dans le questionnement et dans l’expérimentation que réside le secret d’une gouvernance adaptée à l’association et adoptée pleinement pas ses membres.
Depuis le début de ce chantier gouvernance, les avancées ne se sont pas faites avec fracas, mais pour autant elles existent bien. En quatre années au conseil d’administration j’ai pu voir des évolutions subtiles mais bien réelles. Et aujourd’hui, entourée d’un conseil d’administration impliqué et moteur, j’ai hâte d’avancer sur ce chemin.
Je choisis d’être optimiste concernant notre opération « Foulard pour tous et toutes ». Comment pourrais-je ne pas l’être. Nous avons tout à gagner à ouvrir largement les portes de notre association, à distribuer sans compter nos foulards et avec eux notre méthode, notre savoir-faire, nos ambitions. Ayons confiance dans notre capacité d’accueil et dans l’universalité de notre projet, lançons-nous et soyons prêts et prêtes à recevoir tous et toutes celles et ceux qui comme nous se reconnaîtront dans ce foulard que nous portons autour du cou. Ce défi de l’ouverture, vivons-le comme une formidable opportunité pour nous, pour les jeunes et les moins jeunes qui prononceront un jour leur promesse et pour celles et ceux qui l’ont déjà dite.
Je remercie chaleureusement la Commission recrutement et Valorisation de cette résolution et les équipes régionales qui se mobilisent en ce sens. Et je me prête à rêver qu’à tous les échelons, nous puissions nous saisir de cet élan pour offrir à de nouveaux et nouvelles enfants la joie de nos activités scoutes, et la richesse de la rencontre.
Optimiste pour le monde, optimiste pour l’impact positif que nous y avons. Notre ambition : changer le monde. Trop optimiste ? Absolument pas. Nous permettons à des jeunes de devenir des citoyens et des citoyennes engagés·es dans la société, des acteurs et des actrices du changement. Et j’en suis tous les jours un peu plus convaincue. En effet, il me semble que dans le contexte actuel, nous avons urgemment besoin de cet optimisme, de cette jeunesse.
Tant que le monde brûlera, tant qu’on rejettera, qu’on stigmatisera, qu’on subira des injustices ; nous protègerons, nous construirons, nous accueillerons, nous jouerons, nous grandirons et ferons grandir. Nous éduquerons à la paix et la fraternité, à l’égalité entre les femmes et les hommes, à l’écologie. Nous offrirons des espaces pour vivre sa spiritualité sereinement et commencer, humblement, à donner du sens à sa vie.
Pour finir, j’ai choisis les mots de l’équipe rédactrice de notre prochain rapport d’orientation, nos Supers-RO de l’ambition éducative, une formule qui nous invite à regarder l’année qui arrive avec force et optimisme, puisque nous avons la force d’être ensemble et la joie d’être vivant :
« Osons donner corps à l’utopie ».
Je vous remercie.
Suzanne Chevrel, présidente des EEUdF le 25 janvier 2020
Photographies : Patrick Balas, Lucille Blondé, Roxane de Pol, Rhône-Alpes Auvergne
Créations graphiques : Vincent Leclerc, Paul Manguy